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Les Français généreux mais pas pour tous

Par Philippe Berrebi

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Généreux, mais sélectifs. Alors que les trois coups de la Journée de la gentillesse viennent de sonner, un sondage réalisé par Ipsos pour Psychologies montre que les Français ont le cœur sur la main… mais pas avec tout le monde. Trois personnes sur quatre (72 %) sont disposées à aider les autres matériellement et moralement. Malgré la crise économique, la mobilisation lors de catastrophes naturelles est, par exemple, toujours aussi forte.

Mais cette générosité rime avec proximité, analyse le quotidien 20 minutes. Porter un secours à un proche est une évidence (92 % des sondés), le faire pour un inconnu dans la rue (34 %) ou en passant par une association (32 %) est plus compliqué.

L’altruisme doit procurer un sentiment d’utilité, expliquent 61 % des personnes interrogées. « Lorsque l’on aide un proche, le résultat est immédiatement mesurable, ce qui n’est pas le cas lorsqu’on soutient une association venant en aide à des personnes à des milliers de kilomètres », souligne Brice Teinturier, directeur général délégué Ipsos.

Ces élans de générosité ne doivent pas cacher une réalité plus sombre. Pour le responsable de l’Institut de sondage, les Français traversent une crise de confiance généralisée. « Ils ont tendance à vouloir se protéger et à se replier sur eux-mêmes », explique-t-il. En témoigne un autre résultat du sondage. Un Français sur cinq se déclare réticent à l’idée de soutenir une personne de nationalité étrangère ou d’une religion différente (15 %).

Impossible donc de supporter toute la misère du monde, scandent les Français (69 %), même si ce geste envers l’autre leur donne un sentiment de fierté (40 %) et leur procure la satisfaction de pouvoir échanger.