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Insulinorésistance

Une nuit blanche équivaut à 6 mois de régime gras

Par Antoine Costa

Passer une mauvaise nuit ou manger pendant 6 mois des aliments gras réduisent la sensibilité à l'insuline de la même façon, selon une étude réalisée chez des chiens. 

Bartee Rob/SUPERSTOCK/SIPA
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Une nuit blanche ou 6 mois d’un régime riche en graisses réduisent de la même façon la sensibilité à l’insuline, selon une étude américaine présentée début novembre au Congrès annuel de la société de l’obésité.

« Des études ont montré que le manque de sommeil et une alimentation riche en matières grasses entraînent une altération de la sensibilité à l’insuline, mais on ignorait lequel était le plus néfaste, indique le Dr Josiane Broussard, centre médical du Cedars-Sinaï de Los Angeles (Californie) et responsable de l’étude. Nos travaux suggèrent qu’une seule nuit blanche peut être aussi préjudiciable que 6 mois d’un régime riche en gras. Cette recherche démontre l’importance d’un sommeil de qualité pour maintenir une glycémie normale et réduire les risques de développer un trouble métabolique comme l’obésité et le diabète »

Pour parvenir à ces conclusions, les chercheurs ont évalué la sensibilité à l’insuline chez 8 chiens. Tout d’abord, ils ont testé leur tolérance à l’insuline après une bonne nuit de sommeil et une nuit blanche. Puis, ils les ont nourri d’aliments gras pendant 6 mois avant d’effectuer de nouvelles analyses.

Risque d'obésité et de diabète

Ils ont alors découvert qu’une privation de sommeil réduit de 33 % la sensibilité à l’insuline tandis qu’un régime gras la diminue de 21 %. « Une seule nuit de privation de sommeil et 6 mois de régime gras réduisent la sensibilité à l’insuline de la même façon chez les chiens. Cependant, nous n’avons pas observé d’effet additif. Ceci suggère que la privation de sommeil et un régime malsain ont un mécanisme d’action similaire pour induire une résistance à l’insuline », explique la chercheuse. 

Par ailleurs, les chercheurs soulignent que le manque de sommeil donne faim avec une appétence marquée pour les aliments gras et sucrés. En effet, la réduction de la durée du sommeil perturbe les hormones régulatrices de l’appétit, en abaissant le taux de leptine (l’hormone de satiété) et la ghréline (celle qui stimule l’appétit). La privation de sommeil est donc un facteur de risque d’obésité et de diabète.

Selon le Dr Josiane Broussar, de nouvelles recherches sont nécessaires pour confirmer ses résultats et déterminer par quels mécanismes le sommeil et l’alimentation agissent sur la sensibilité à l’insuline. Elle souligne également qu’il est important de déterminer si la sensibilité à l’insuline peut être améliorée après une bonne nuit de sommeil, un point qui sera prochainement abordée dans des essais cliniques.