C’est un succès en demi-teinte que les campagnes mondiales de vaccination contre la rougeole ont remporté depuis 2000. D’après l’OMS, 17,1 millions de vies ont pu être sauvées ces quinze dernières années grâce à ces programmes, mais des milliers d’enfants meurent encore, malgré l’efficacité du vaccin et la bonne compréhension de la maladie.
La rougeole est une maladie virale très contagieuse, qui se transmet par contact direct ou dans l’air. Elle se caractérise par une forte fièvre qui apparaît une dizaine de jour après l’infection, et éventuellement par de la toux, des yeux rouges, ou une rhinorée. Une éruption de plaques rouges sur le visage puis sur le corps apparaît ensuite.
Des complications de la maladie peuvent entrainer le décès, sachant que les personnes en situation de malnutrition sont plus vulnérables aux épidémies, et meurent dans 10% des cas. La maladie peut toucher tous les âges, mais affecte principalement les enfants.
Baisse de la mortalité
Grâce à la vaccination, diffusée massivement à partir des années 80, d’énormes progrès ont été faits pour prévenir la rougeole. A l’époque, plus de 2,5 millions de personnes en mourraient chaque année, alors que le vaccin s’avérait efficace dans les pays où il était utilisé.
Des campagnes de vaccination de grande ampleur ont donc été mises en place pour toucher les populations les plus fragiles face aux épidémies, notamment dans des pays d’Afrique (Nigéria, RDC) ou en Asie du Sud Est et au Moyen-Orient (Bangladesh, Pakistan).
Avec des résultats tangibles : le nombre de décès a été réduit de 79 % depuis 2000. Près de 221 millions d’enfants ont été vaccinés, seulement en 2014. Toutefois, ces efforts doivent être intensifiés, car plus de 100 000 décès ont encore été recencés l’année dernière.
Stagnation des vaccins
D’après les experts de l’OMS et du Control for desease Prevention (CDC) aux Etats-Unis, ce bilan encore trop sombre s’explique par une stagnation du nombre d’individus vaccinés depuis 2010.
A l’échelle mondiale, la couverture vaccinale de la rougeole était de 72 % en 2000, et est passée à 85 % dix ans plus tard. Mais depuis, cette proportion de vaccinés n’a pas bougée. De plus, l’OMS recommande d’injecter deux doses du vaccin aux enfants, mais seule la moitié d’entre eux la reçoit effectivement.
Par ailleurs, plusieurs épidémies majeures ont été constatées en 2014, en RDC mais aussi au Libéria, où l’effondrement du système de santé suite à l’épidémie d’Ebola a conduit à une baisse du nombre de vaccinations, et au développement de cas de rougeoles dans le pays.
Les médecins de l’OMS appellent dont à poursuivre les campagnes de vaccination et à renforcer la couverture vaccinale dans les zones à risque, comme le Libéria. Mais augmenter le nombre d’enfants qui reçoivent une deuxième dose de routine du vaccin est aussi une priorité à leurs yeux.