Redoutable, silencieux… Une fois le cancer du pancréas diagnostiqué, il est bien souvent trop tard. Chaque année, il est responsable de la mort de plus de 9 000 Français. Et bien qu’il soit le seul cancer dont la mortalité augmente, il semble être une pathologie oubliée. « Le cancer du pancréas attire moins de 2 % des fonds de recherche attribués au cancer et accumule moins de 5 % des rapports d’essais cliniques dans la littérature médicale », déplore la Fondation d’Aide à la recherche en cancérologie digestive (ARCAD).
C’est pourquoi, à l’occasion de la 2ème édition de la Journée mondiale de lutte contre le cancer du pancréas, qui se tient ce vendredi, plusieurs initiatives sont lancées pour sensibiliser et alerter le grand public, les professionnels de santé ainsi que les parlementaires européens.
« Il est vraiment important que les patients, les personnels soignants, les médecins se mobilisent pour concevoir et réaliser de nouveaux essais thérapeutiques permettant d’améliorer les soins par des stratégies thérapeutiques optimisées, mais aussi la découverte de nouvelles molécules toujours plus efficaces », commente le Pr Pascal Hammel, oncologue digestif à l’hôpital Beaujon (Clichy).
2ème cause de mortalité d'ici 2020
Pour ce faire, la Fondation ARCAD avec des experts, des patients, des décideurs politiques et des universitaires ont créé une plateforme web européenne appelée « Pancreatic Cancer Europe ». Celle-ci vise à mettre en place des programmes de lutte consacrés au cancer du pancréas dans l’Union européenne. Elle a également pour objectif de lancer des campagnes de sensibilisation en direction du grand public et des soignants afin d’améliorer le diagnostic précoce.
Enfin, cette plateforme permettra de collecter les données de santé de patients atteints de cancer du pancréas à travers toute l’Europe pour développer des registres et accroître de nombre de projets de recherche.
« La plateforme européenne et l’appel à la mobilisation doivent nous permettre d’avancer et donc éviter que le cancer du pancréas reste une fatalité », souligne Mariella de Bausset, secrétaire générale de la Fondation ARCAD.
De fait, le cancer du pancréas représente aujourd’hui la 4ème cause de décès par cancer en Europe, mais si aucun progrès n’est réalisé, il pourrait devenir la 2ème cause de mortalité derrière le cancer du poumon.
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