Les militants anti-vaccination, menés par le très polémique Pr Henri Joyeux, vont recourir à l’arme juridique. D’après des informations obtenues par France Info, un recours collectif va être lancé, pour porter leurs revendications devant la justice.
En France, le Code de la Santé publique précise que la vaccination est obligatoire pour trois maladies, la diphtérie, le tétanos et la poliomyélite (DTPolio). D’autres vaccins sont par ailleurs fortement recommandés, mais, sauf pour certaines professions à risque, la loi n’oblige personne à y avoir recours.
Problème : le vaccin simple contre le DTP n’est plus commercialisé en France depuis 2008. Pour assurer la vaccination de leurs enfants, les Français sont donc obligés de se tourner vers des vaccins combinés, qui associent la vaccination contre le DTP à celles contre d’autres maladies.
Il existe ainsi des vaccins tétravalents (DTP et coqueluche), heptavalents (DTP, coqueluche et haemophilus influenza de type B) ou encore hexavalents (DTP, coqueluche, haemophilus influenza de type B, et hépatite B). Or, les deux premiers sont actuellement en rupture de stock, ce qui laisse seulement l’option de vaccin hexavalent.
Revoir la politique vaccinale
C’est justement ce que contestent les ligues anti-vaccinales , qui estiment que ce dernier vaccin présente des risques pour la santé, en raison d’une présence d’adjuvants comme l’aluminium.. Ils dénoncent également les surcoûts associés à un vaccin combiné.
Première étape de leur recours, qui rassemble 2500 personnes : l’envoi d’une demande préalable à Marisol Touraine. Celle-ci sera suivie d’une requête formelle devant le Conseil d’état, afin de l’amener à se prononcer sur cette situation.
L'idée est de pousser le gouvernement à revoir entièrement sa politique d'obligation vaccinale ou à faire pression sur les laboratoires, pour assurer l’accès à des vaccins protégeant uniquement contre le DTP.
Le Pr Joyeux poursuivi par l'Ordre
Ce n'est pas la première fois que le Pr Joyeux fait parler de lui. Ce recours collectif fait suite à une longue polémique initiée en mai dernier. Il est en effet l’auteur d’une pétition contre le vaccin hexavalent, qui a récolté près de 800 000 signatures.
Pour cette raison, le Pr Joyeux fait aujourd'hui l’objet d’une poursuite de l’Ordre des Médecins pour « propos dangereux », et ses arguments ont été contestés point par point par de nombreux experts, et par la ministre de la Santé.
Toutefois, il persiste et signe : avec ce recours collectif, il compte bien faire entendre sa vision des choses et ouvrir à nouveau le débat sur la vaccination des jeunes enfants.