Il y a quelques jours, l’Agence Nationale de Sécurité du Médicament (ANSM) a dit oui au Truvada (emtricitabine/ténofovir). Cet antirétroviral devrait être bientôt utilisé en prévention d’une infection par le VIH chez les personnes à risque de contamination (hommes séronégatifs ayant des rapports sexuels avec des hommes, usages de drogues injectables, etc.)
Dans ce contexte, chercheurs et médecins de renom demandent, ce lundi, l'accès rapide à cette prophylaxie pré-exposition (PrEP) au VIH « abordable ».
Une prise en charge par l'Assurance maladie
Dans des propos rapportés par Libération, ils écrivent : « Il est urgent d’agir et de mettre la PrEP à disposition, avec une prise en charge par l’Assurance maladie et à un prix abordable pour les individus et pour la collectivité ».
Parmi les signataires de cette tribune, le prix Nobel de médecine, Françoise Barré-Sinoussi, mais aussi le Pr Jean-Michel Molina, qui vient d'ouvrir une consultation dédiée au Truvada, en prévention, au sein de l’Hôpital Saint-Louis (Paris).
Et les experts ajoutent : « Inutile d’attendre le 1er décembre pour annoncer la PrEP. Même quelques semaines comptent pour éviter les infections. Nous avons les moyens de les prévenir… Utilisons les dès maintenant ! », martèlent-ils.
Lors des situations à risque
Pour rappel, la PrEP consiste aujourd’hui en la prise de Truvada pour les personnes à haut risque d’infection. Les études ont montré que, dans ce cas, le risque de contamination était quasi nul. Les résultats de l’essai Ipergay ont, par exemple, montré que la PrEP « à la demande » est efficace et réduit de 86 % le risque d’infection par le VIH.
Le protocole français consiste en la prise de deux comprimés dans les deux heures précédant un rapport sexuel à risque, un comprimé 24 heures après et un dernier comprimé 48 heures après.
Il s'agit donc d'une nouvelle arme disponible dans l’arsenal de la prévention du VIH. Et elle n’est pas de trop, comme l'a rappelé récemment dans Pourquoidocteur le Pr Jean-Michel Molina : « L’épidémie n’est pas contrôlée. Tous les ans, on a 6 000 nouvelles contaminations. La moitié d’entre elles surviennent en région parisienne. » L’ouverture d’une consultation à Paris fait d’autant plus sens.