Ce sont des images d’un autre âge que nous livre aujourd’hui Agnès Leclair dans le Figaro. Personnes âgées privées de toilette pendant plusieurs jours, malmenées lors des soins, laissées à demi-nues dans les couloirs, autant de situations que décrivent les équipes du Défenseur des droits et que rapporte la journaliste. A l’occasion, de la journée internationale des personnes âgées, ce 1er octobre, l’institution ne peut que constater une évolution à la hausse des réclamations pour violence et ou négligences à l’encontre des personnes placées en maison de retraite ou traitées à l’hôpital.
« Un coin du voile se lève sur ses pratiques », souligne la journaliste. « De plus en plus de familles osent décrire les faits et demander de l’aide », confirme Maryvonne Lyazid, chargée des discriminations au sein de l’autorité de médiation. Ce sont de violences par excès ou des négligences comme l’absence de prise en charge de la douleur, le manque d’hygiène ou le non-respect de la pudeur qui sont le plus souvent décrites.
La violence morale ou psychologique, bien réelle, est plus difficile à évaluer. Comment quantifier le manque d’écoute ou l’indifférence, tout ce qui touche à la relation humaine alors qu’il existe des espaces de non-droit, reconnaît le pôle santé du Défenseur des droits ? Et d’une manière générale, le contrôle institutionnel reste insuffisant.
Le travail de médiation effectué entre la famille, la personne âgée et l’établissement permet, bien souvent, d’éviter l’escalade judiciaire. Les pratiques s’améliorent, les plaignants sont apaisés et des actions de prévention sont mises en place dans les structures d’accueil et de soins. Mais si elles sont efficaces pour les soignants, les formations à la lutte contre la maltraitance devraient être étendues à tous les acteurs, de la direction aux services administratifs en passant par le personnel de ménage, préconisent les responsable du Défenseur des droits.
En 2011, rappelle le quotidien, le pôle santé a traité 389 dossiers. Plus d’un par jour.