Les enfants qui prennent un petit déjeuner sain avant de commencer leur journée d'école ont de meilleurs résultats scolaires que les autres. C'est ce qu'ont démontré des chercheurs de l'Université de Cardiff (Pays de Galles) dans une étude qui vient d'être publiée dans le journal Public Health Nutrition.
Dans ces travaux, les scientifiques ont suivi 5 000 enfants âgés de 9 à 11 ans issus de plus de 100 écoles primaires du Pays de Galles. Leurs conclusions suggèrent que les chances d'obtenir une note supérieure à la moyenne sont deux fois plus élevées chez des élèves de 11 ans qui ont pris un petit déjeuner.
Cette équipe souligne qu'il existe déjà d'importantes recherches prouvant ce lien, mais celle-ci est la première à montrer un lien « significatif » entre le fait de prendre un petit déjeuner et la réussite scolaire.
Dans le passé, des travaux avaient montré que les élèves qui sautent leur petit déjeuner perdraient deux heures par jour d’apprentissage par rapport à ceux qui se nourrissent au réveil. Le sauter aurait aussi pour effet de perturber l'organisme (diabète de type 2, etc.)
L'importance de manger des produits sains
Pour Hannah Littlecott, l'auteur principal de l'étude, « cette étude offre la meilleure preuve que des liens existent entre ce que les élèves mangent et les résultats qu'ils obtiennent à l'école. Ces conclusions auront, je l'espère, des implications importantes pour l'éducation et la politique de santé publique dans notre pays ».
Dans cette recherche, la chercheuse a également demandé aux élèves la liste des aliments et boissons qu'ils avaient consommés lors des dernières 24 heures. Les résultats révèlent que c'est le fait de manger un petit déjeuner sain - composé de produits laitiers, céréales, fruits et pain - qui améliorerait les résultats scolaires. Car à l'inverse, manger des produits tels que des bonbons et des chips (le cas d'un enfant sur cinq dans l'étude) n'a eu aucun impact positif sur les notes de ces enfants.
Le petit déjeuner à l'école généralisé ?
Face à des résultats de cette nature, Chris Bonell, Pr de sociologie et de Politique sociale à l'Institut London College of Education, appelle à poursuivre, « l'expérience menée dans de nombreuses écoles à travers le Royaume-Uni qui offrent désormais aux élèves un petit déjeuner ».
Selon des chiffres de 2012 cités dans le rapport, près de la moitié des écoles en Angleterre fournissent déjà des petits déjeuners pour les élèves, en particulier dans les zones défavorisées, et au Pays de Galles où il existe une politique de petit-déjeuner gratuit dans les écoles primaires ».
Et la chercheuse de conclure : « Nous savons maintenant que cela donne des résultats, et avec plus d'un demi million d'enfants qui arrivent à l'école en ayant trop faim pour apprendre, il faut désormais agir vite pour financer cette mesure simple et rentable. Elle aurait pour effet de participer à la réduction des écarts de niveaux entre les écoles ».
D'après une étude récente du Centre de recherche pour l'étude et l'observation des conditions de vie (Credoc), les enfants qui arrivent le ventre vide à l'école sont un phénomène identifié par près de 47 % des enseignants en France. En moyenne, 3, 4 élèves par classe arrivent sans prendre de petit-déjeuner. Pire encore, dans les réseaux d'éducation prioritiaire renforcée, 5,2 élèves par classe sautent le repas du matin.