Les Américains pourront manger du poisson génétiquement modifié. L’Agence américaine des produits alimentaires et médicamenteux (FDA) a autorisé ce 19 novembre le saumon AquAdvantage. Produit par la société AquaBounty Technologies, il présente la particularité de grandir plus vite que ses congénères élevés de manière traditionnelle.
C’est une première aux Etats-Unis. Jusqu’ici, seuls les OGM agricoles avaient reçu ce précieux sésame de la FDA. Avant de l’accorder à AquaBounty Technologies, l’Agence a passé en revue les données soumises par le producteur, afin d’évaluer l’impact sanitaire et environnemental d’une autorisation.
Le saumon OGM est aussi sûr que le saumon naturel pour l’alimentation humaine et animale, esitme la FDA. Le poisson n’est pas affecté par cette modification génétique, en dehors de la croissance accélérée. Les altérations induites sont en plus stables sur plusieurs générations. Cette altération a peu de risque d’avoir un impact sur l’environnement, ajoute l’Agence : les mesures de confinement dans les élevages de Panama et du Canada rendent peu probable une fuite des spécimens OGM.
Des applications utiles
Pour la FDA, les animaux génétiquement modifiés peuvent s’avérer très utiles pour la santé humaine, l’environnement et l’agriculture. « Les animaux sont développés pour devenir plus résistants à des maladies très douloureuses et handicapantes, comme l’infection des mamelles (mastite) chez la vache laitière ou l’encéphalopathie spongiforme bovine (la maladie de la vache folle) dans l’ensemble du bétail », illustre-t-elle.
Les animaux peuvent aussi être modifiés de manière à produire des anticorps contre certaines maladies, être éligibles à une transplantation chez l’être humain, comme c’est le cas dans des recherches chez le cochon, ou pour avoir un moindre impact sur l’environnement.
Mais encore faut-il que les consommateurs l’acceptent. Aux Etats-Unis, contrairement à la France, mentionner qu’un aliment a été génétiquement modifié n’est pas obligatoire. « La FDA admet que de nombreux consommateurs souhaiteraient avoir cette information, et certains producteurs aimeraient établir cette distinction », souligne l’Agence dans un communiqué.