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Pour les prochaines pandémies

Ebola : des experts tirent les leçons des erreurs

En tenant compte des défaillances de la gestion mondiale d'Ebola, des experts ont émis dix recommandations pour répondre rapidement et efficacement à la prochaine pandémie. 

Ebola : des experts tirent les leçons des erreurs Sandro Campardo/AP/SIPA




Apprendre de ses erreurs. Face à l’épidémie d’Ebola, les organisations mondiales et nationales n’ont pu que mesurer l’ampleur de leur impuissance. Tel a été le cas de l’OMS, émanation de l’ONU qui a mis tant de temps à donner l’alerte et à réagir, pendant que les patients mourraient à la pelle en Afrique de l’Ouest.

Apprendre, donc, pour que la prochaine crise soit l’occasion de déployer une réponse rapide, coordonnée, efficace à l’échelle locale, nationale et internationale. Tel est le souhait formulé par douze experts de la Harvard Global Health Institute et de la London School of Hygiene & Tropical Medicine.

Convoquer les Etats 

Ces chercheurs se sont réunis l’an dernier au sein du « Independent Panel on the Global Response to Ebola », un groupe chargé d’analyser les carences liées à la gestion de la crise. Cette structure scientifique vient de publier dans le Lancet dix recommandations pour organiser la réponse face à la prochaine pandémie de maladie infectieuse.

Selon ce groupe, la première des actions à mener consiste à convoquer dans les six mois à l’OMS les représentants des Etats du monde, afin de déterminer clairement une stratégie commune et de s’assurer que chacun investit, au niveau national, des fonds pour financer cette stratégie.

A l’OMS, un Centre de Préparation et de Réponse à l’Urgence doit voir le jour, selon les scientifiques. Un tel organe permettrait de dégager les responsabilités des uns et des autres pour savoir qui doit agit face à la crise, et d’évaluer ses capacités et ses besoins.
Globalement, les scientifiques appellent l’OMS à une réorganisation de ses ressources financières. L’Agence onusienne devrait ainsi réduire ses budgets pour des activités onéreuses, et circonscrire l’argent à quelques secteurs clé – comme celui de l’urgence sanitaire.

Bonus/malus pour les Etats menteurs

De plus, les experts estiment que les Etats doivent être davantage incités à rendre compte de manière précoce les épidémies sur leur sol, et à mener des investigations scientifiques pour soutenir leurs observations. Tel est notamment ce qui a fait défaut dans l’épidémie d’Ebola. Un système de bonus/malus pourrait alors voir le jour. La liste des Etats qui refuseraient de signaler prématurément leur situation sanitaire pourrait par exemple être publiée par l’OMS.

Par ailleurs, l’état d’urgence sanitaire doit pouvoir être déclaré de manière plus transparente. On peut comprendre les réticences des pays à avouer à la communauté internationale la gravité de leur situation. Du coup, un organe politiquement indépendant pourrait participer à statuer sur la nécessité de déclarer l’urgence sanitaire sur un territoire.

Les experts souhaitent enfin qu’un plan relatif à la recherche soit élaboré, et activé en cas de crise. Ce plan intégrerait les gouvernements, la communauté scientifique, l’industrie pharmaceutique et les ONG afin de développer des normes et des règles régissant l’organisation de la recherche face à une épidémie. L’objectif est de bénéficier le plus rapidement des avancées scientifiques, pour mettre au point, par exemple, un vaccin dans les plus brefs délais.

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