« Objectif 90-90-90 ». C’est ainsi que se définit le nouveau plan 2016-2020 de lutte contre la tuberculose, présenté par le Stop TB Partnership, l’organisation internationale coordonnant les efforts contre cette maladie. L’idée : diagnostiquer 90 % des personnes qui en sont atteintes, dont 90 % des populations les plus fragiles, et assurer 90 % de guérisons grâce aux traitements. S’ils sont atteints, ces buts devraient permettre d’éradiquer les épidémies de tuberculose à l’horizon 2035.
La lutte contre la tuberculose a connu des succès majeurs depuis le début les années 90. La mortalité a ainsi été réduite de moitié en vingt ans, et le nombre des cas diminue de 2 % en moyenne chaque année.
Toutefois, un récent rapport de l’OMS indiquait que des progrès étaient encore nécessaires, notamment parce que la baisse de la mortalité et l’accès aux traitements stagnaient, alors même que la majorité des cas de tuberculose pouvait être soignée facilement avec des antibiotiques.
Encore des problèmes
Dans son plan, le Stop TB Partneship souligne que 9 millions de personnes tombent encore malades tous les ans, et surtout, un tiers d’entre elles ne sont pas diagnostiquées. Plus inquiétant peut-être, près d’un demi-million d’individus développent chaque année une résistance aux médicaments actuels.
Pour faire face à ces défis, le plan définit plusieurs axes d’actions. Le plus important consiste à augmenter les financements. D’après l’organisation, 65 milliards de dollars seraient nécessaires d’ici 2020 pour faire baisser la mortalité significativement, de 10 % par an.
Cela signifie non seulement des fonds pour la recherche de nouveaux traitements, visant à dépasser le phénomène de résistance, mais aussi des sommes allouées à des programmes de prévention et de dépistage précoce. Le but est de mettre en place tous ces nouveaux outils sur le marché avant 2025.
Une nouvelle approche
Le Stop TB partnership estime que pour booster les financements et les efforts de recherche et développement, les gouvernements doivent jouer un rôle plus actif.
Surtout, une nouvelle approche est nécessaire d’après les experts, et les plans d’éradication de la tuberculose doivent se recentrer sur les populations les plus vulnérables, notamment les femmes, les enfants, mais aussi les personnes atteintes de VIH.
Le plan s'intéresse notamment à la discrimination envers ces malades, particulièrement importante, et propose la mise en place de systèmes pour assurer que leurs droits sont respectés.