Pas facile d'être un mâle... Chez les mammifères, ces derniers doivent souvent faire face à une intense compétition avec leurs pairs pour se reproduire. Le principe de la sélection sexuelle implique que ceux qui pourront transmettre leurs gènes aux générations futures sont ceux qui fécondent le plus de femelles.
Pour y parvenir, point besoin de techniques de séduction sophistiquées. D’après des biologistes de l’université de Zurich, il suffirait d’adapter sa production de spermatozoïdes aux contraintes propres à son espèce. Les scientifiques expliquent que cette lutte entre mâles se retrouve en effet jusque dans la taille de leurs gamètes.
Baleine vs souris
Les spermatozoïdes font sûrement partie des cellules les plus diverses qui existent, d’une espèce de mammifère à l’autre. De manière surprenante, ce ne sont pas les animaux les plus grands qui produisent les spermatozoïdes les plus longs. Par exemple, la baleine mâle produit des gamètes mesurant un dixième de millimètre, bien plus petits que ceux des souris. De même, les spermatozoïdes des éléphants n'atteignent pas le millimètre.
« Nous voulions comprendre pourquoi la taille ou la forme des spermatozoïdes varient tellement entre les espèces, alors même que ces cellules remplissent toujours la même fonction, celle de féconder les œufs des femelles » explique John Fitzparick, qui coordonné les travaux.
Son équipe a alors analysé différentes caractéristiques, présentes chez 100 différentes espèces de mammifères. Taille des spermatozoïdes , quantité de sperme produite lors d’une éjaculation, ou encore masse corporelle ont été passées en revue.
Taille ou nombre ?
Ces observations leur permettent de parvenir à deux conclusions. Tout d’abord, la lutte pour la reproduction implique pour les mâles de produire un sperme de qualité pour féconder un maximum de femelles.
Les chercheurs expliquent que cela signifie soit la production de spermatozoïdes de grande taille, soit la production d’une grande quantité de gamètes. Les mâles doivent faire un choix entre taille et nombre, car leur organisme ne peut pas produire des gamètes bénéficiant de ces deux caractéristiques à la fois.
Dans les espèces non monogames, où la compétition pour les femelles est intense, comme chez les souris, les scientifiques notent que la production de spermatozoïdes donne lieu à des gamètes de grande taille.
Mécanisme de sélection
Autres découverte, les chercheurs notent que plus la femelle dispose d’un appareil reproducteur de grande taille, plus les mâles vont s’attacher à produire de nombreuses gamètes, au détriment de leur taille.
Ils donnent l’exemple de l’éléphant : les risques pour que les spermatozoïdes se perdent et n’atteignent pas les ovules sont élevées, car les voies reproductives des femelles sont particulièrement larges. Pour compenser cette perte, l’éléphant produit beaucoup de gamètes, mais de petite taille.
Chez les souris en revanche, le spermatozoïde a peu de chemin à parcourir. Les mâles peuvent alors investir dans la taille des gamètes, qui seront alors plus efficaces pour féconder les femelles. Avec toujours un ojectif, celui de transmettre leurs caractères héréditaires aux générations futures.