Tous les ans, 130 000 personnes sont victimes d’un AVC en France. Parmi elles, 40 000 personnes décèdent et près de 30 000 gardent des séquelles lourdement handicapantes. La rapidité de réaction des professionnels de santé est la clé pour assurer une prise en charge efficace. Plusieurs indicateurs de qualité sont pour cela à leur disposition.
Pour la cinquième édition de la semaine de la sécurité des patients, la Haute Autorité de Santé met à l'honneur les progrès qui ont été faits pour améliorer la qualité de l’offre de soins.
Bonne nouvelle : de grands efforts sont constatés sur toute l'année 2014, pour offrir un meilleur suivi et une meilleure traçabilité des soins aux patients. Toutefois, des inégalités subsistent entre les établissements et entre les régions, en témoigne les écarts entre ses indicateurs de qualité, d’un point à l’autre du territoire.
Pourtant, pour l'AVC par exemple, l’un des plus importants est simple : il consiste à noter clairement la date et l’heure de la survenue de l’AVC. Cette mesure très concrète permet de décider si le médecin va effectuer une thrombolyse, technique médicale visant à détruire un caillot bouchant l’artère cérébrale.
A l’échelle nationale, cette information primordiale à la survie du patient est renseignée dans 87 % des cas. Mais des inégalités demeurent en matière de suivi et de traçabilité de ces données.
La Picardie et la Corse font figure de mauvais élèves, avec une moyenne nettement inférieure à la moyenne nationale, à 77 % et 73 % respectivement. D’autres régions, comme les Pays de la Loire, atteignent en revanche les 93 % de cas où la date et l’heure sont bien notées. La HAS note également que les établissements qui disposent d’unités neuro-vasculaires offrent une qualité de soins et de suivi supérieure à la moyenne.
Accompagner l’insuffisance rénale
Autre pathologie mis en avant par la HAS : l'insuffisance rénale. 76 000 individus en souffrent chaque année. Là encore, leur prise en charge varie d’un établissement à l’autre.
La qualité globale des soins atteint un score moyen de 88 % en France, ce qui témoigne de nombreux efforts fournis par les professionnels de santé. Cette qualité globale est mesurée par plusieurs indicateurs, notamment la surveillance du fer dans l’organisme des patients et des hépatites, la mesure de la concentration de calcium ou de phosphore dans le sang, ou encore le suivi nutritionnel. Néanmoins, sur tous ces points, certaines régions, notamment les DOM-TOM, sont à la traine.
Prise en charge réussie ou peu mieux faire
Au delà des différences régionales, la prise en charge peut surtout être très inégale d'une pathologie à l'autre. Un exemple de réussite : les hémorragies post-partum, des saignements graves qui peuvent avoir lieu après l’accouchement. Les maternités ont globalement beaucoup progressé en matière de prévention et d’utilisation de sacs de recueil des pertes sanguines, suite à la naissance, qui permettent d’évaluer le risque d’hémorragie.
En revanche, dans le cas de l’infarctus du myocarde, la HAS est particulièrement sévère. Même si la qualité des soins s'améliore, près d’un quart des établissements français sont en dessous des performances fixées en matière de suivi. La délivrance de conseils diététiques et le suivi des fumeurs, en particulier, laissent à désirer. Pourtant, l’arrêt du tabac et de meilleures habitudes alimentaires permettent d’éviter un nouvel infarctus et réduisent la mortalité.