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Augmentation du risque de mortalité

Réchauffement climatique : l'impact sur la santé des Français

Par Léa Surugue

Avec la réchauffement climatique, la France doit, notamment,  repenser ses seuils d’alerte canicule. C'est une recommandation des experts à la veille de la COP21.

GILE MICHEL/SIPA

A moins d’une semaine de la COP21, la grande conférence sur le climat qui va se tenir à Paris, de plus en plus travaux étudian l’impact du changement climatique sur la santé sont publiés.

Le dernier Bulletin Epidémiologique Hebdomadaire (BEH) de l’Institut de Veille Sanitaire (InVS) propose ainsi une réflexion sur les évolutions liées au climat, spécifiques à la France. Ils s’intéressent tout particulièrement aux changements de température enregistrés ces dernières années.

Les auteurs alertent ensuite sur les risques sanitaires associés à ce réchauffement climatique, et proposent de repenser les politiques publiques et l’organisation de la société, afin de mieux accompagner ces transformations.

 

A l’horizon 2050

Depuis 1880, la température moyenne a déjà augmenté de 0,85°C à l’échelle de la planète. D’après les chercheurs de l’InVS, c’est également le cas en France. Cette hausse de température devrait se poursuivre dans les prochaines années et surtout, s’accélérer.

Plusieurs prédictions pour la France métropolitaine parlent ainsi d’une augmentation de température comprise entre 0,6 et 1,3 degré entre 2021-2050, par rapport à la période 1976-2005. Cela pourrait se traduire par une augmentation des épisodes marqués de canicule ou de grands froid.

De manière générale, d’autres phénomènes extrêmes sont à prévoir, comme, par exemple, d’abondantes précipitations en été, ou encore des feux de forêt se diffusant à des régions jusqu'ici épargnées comme les Pays de la Loire, à l’horizon 2050.

 

Prévenir l’impact sanitaire

En décrivant ces potentielles variations climatiques en France, les chercheurs espèrent pousser les autorités à une réflexion plus large sur l’adaptation de la société au réchauffement climatique.

Les températures extrêmes augmentent considérablement les risques de mortalité. La canicule de 2003, particulièrement violente, a par exemple causé près de 15 000 décès. Par ailleurs, les pics de chaleur sont souvent associés à des pics de pollution majeurs, causant de nombreuses maladies respiratoires et allergies. Près d’un quart de la population française souffre ainsi de pathologies allergiques.

 Pour éviter que de tels scénarios se reproduisent, alors même que la température va continuer à augmenter, plusieurs solutions peuvent être apportées au niveau de la France. A l’heure actuelle, seules des mesures d’urgence sont mises en place pour lutter contre le réchauffement, comme avec le Plan National Canicule.

Les experts estiment que ce n’est pas suffisant, et que la France doit s’adapter en profondeur. Par exemple, elle doit repenser ses seuils d’alerte canicule définis depuis 1973, qui ne seront bientôt plus pertinents, alors que la température moyenne estivale augmente tous les ans. Elle doit revoir ses plans de prévention pour que les Français intègrent durablement ce qu'il faut faire pour se protéger en cas de forte chaleur.

 

Réorganisation sociale

Au delà de ses mesures concrètes, c’est l’organisation même des villes françaises, des habitats, et de la société qu’il faut redéfinir. Cela suppose de bien réfléchir en amont, afin d’éviter que ces nouveaux modèles ne creusent plus d'inégalités entre les citoyens.

Pour cela, les chercheurs soulignent que les solutions les plus simples sont peut être les meilleures : les bâtiments conçus pour limiter la consommation d’énergie et le développement d’espaces verts assainissent l’environnement et constituent des îlots de fraicheur dans les zones urbaines, à mettre rapidement en place.

Il y a urgence à agir, et les chercheurs espèrent que la COP1 permettra d’aboutir à un accord limitant l’augmentation des températures à 2°C par rapport à la période préindustrielle. On parle beaucoup de l’impact du changement climatique à l’échelle du monde, mais la France doit à son échelle revoir son système de gestion des phénomènes météorologiques extrêmes, pour maintenir sa population en bonne santé.