Une hormone est déterminante dans l’attachement de la mère à son enfant. Elle est aussi, probablement, l’explication des couples qui durent…
Prenez une brebis vierge, mettez-la dans un troupeau : elle ne s’intéressera qu’à elle. Injectez-lui une hormone, l’ocytocine : elle n’aura alors de cesse que de rassembler les agneaux pour les protéger ! Les spécialistes du cerveau parlent en effet d’hormone de l’attachement.
Dans quelles circonstances est-elle secrétée?
Elle est sécrétée au moment de l’accouchement. Et c’est curieux parce que le fœtus en produit lui aussi. Quand il en produit, l’accouchement est imminent : en quelque sorte, il prévient qu’il désire sortir. Chez la maman, la sécrétion d'ocytocine contribue aussi au déclenchement de l'accouchement et elle se poursuit tout au long de l’allaitement. On pourrait en déduire que la femme est attachée « chimiquement » à son bébé, contrairement au père qui ne possède pas les mêmes capacités de sécrétion.
Volià un argument qui pourrait rendre compte des différences de motivation « biologique » des deux parents!
Pas tout à fait! L’homme produit lui aussi de l'ocytocine, certes en quantité moindre par rapport à la femme, mais suffisamment pour comprendre le phénomène de la durée exceptionnelle de certains couples. Ne cherchez pas le secret des noces de chênes (80 ans de mariage) ailleurs que dans la production régulière de cette hormone, qui n’est pas la résultante d’une quelconque stimulation sexuelle, mais de la tendresse des caresses.
Tout n'est donc pas affaire de production d’hormones dans la sexualité ?
Heureusement non, mais les hormones ont quand même une grande responsabilité. Il faudrait mentionner aussi la dopamine, qui est le messager chimique de l’envie de sexe, d’argent et de pouvoir. Et puis il y en a bien d’autres hormones qui entrent dans les sentiments. Pour en savoir plus sur ces hormones qui nous gouvernent, je vous conseille un livre : « La chimie des sentiments » du Pr Bernard Sablonnière, biochimiste à la faculté de médecine de Lille.
Référence
« La chimie des sentiments », du Pr Bernard Sablonnière (Ed. Jean-Claude Gawsewitch)