C’est peut-être un nouveau symptôme que vient de découvrir une équipe de chercheurs français. Le virus du chikungunya, transmis par le moustique-tigre, pourrait être à l’origine de formes sévères, voire fatales, d’infections du cerveau, selon des travaux publiés dans la revue Neurology.
Les auteurs de cette étude ont analysé les cas de chikungunya déclarés lors de l’épidémie qui a frappé l’île de la Réunion en 2005-2006. Au total, 300 000 personnes ont été touchées par le virus à cette époque.
Enfants et seniors particulièrement touchés
Or, parmi ce groupe, les scientifiques ont observé une prévalence anormalement élevée d’encéphalites (inflammation de l'encéphale, constitué du cerveau, du tronc cérébral et du cervelet) – bien que le lien de causalité ne soit en rien prouvé.
Ainsi, trois ans après avoir été diagnostiquées, 57 personnes étaient atteintes d’un chikungunya associé à une maladie du système nerveux, dont 24 à une encéphalite. Cela représente un taux relativement faible (8,6 pour 100 000), mais largement supérieur à la prévalence en population générale.
De plus, la gravité du symptôme et les population qu’il touche alertent ces chercheurs. Ainsi, l’incidence de l’encéphalite associée au chikungunya apparaît supérieure parmi les enfants (187 pour 100 000) et les personnes âgées de plus de 65 ans (37 pour 100 000).
Troubles du comportement, démences
Les auteurs de la publication soulignent également le taux de mortalité élevé de ces pathologies liées, qui se situe aux alentours de 17%. Les patients atteints du chikungunya associé à l’encéphalite présentent également des troubles durables – modifications comportementales, problèmes de concentration et de mémorisation chez les enfants, démences post-infectieuses chez des adultes déclarés initialement en bonne santé. « Les conséquences de ce type d’encéphalite semblent particulièrement graves chez les nourrissons », notent les auteurs.