Les vacances sont parfois une confrontation douloureuse avec le vieillissement de ses parents. Certes, on a envie de les aider à rester en forme le plus longtemps possible, mais sont-ils heureux lorsque toute la famille débarque à l’improviste ? Les oublis de plus en plus fréquents sont-ils les prémices de la maladie d’Alzheimer, peut-être un peu trop à la mode, ou faut-il leur imposer une consultation spécialisée de la mémoire ? La maison familiale est-elle devenue dangereuse pour des gens qui bougent mal et ne voient plus très bien ? Est-ce bien raisonnable de les maintenir à domicile ou la maison de retraite n’est-elle pas une sorte d’abandon ?
N’hésitez pas à poser toutes ces questions à leur médecin de famille qu’il n’est pas inutile de rencontrer à leur insu. Un exemple, pas facile : jusqu’à quel âge peuvent-ils conduire ? Aujourd’hui, 1 conducteur sur 5 a plus de 65 ans. 8 septuagénaires sur 10 ont une voiture. C’est vrai qu’en nombre absolu, leur taux d’accident est faible mais rapporté au nombre de kilomètres parcourus, le risque n’est pas négligeable. Car conduire est une activité complexe qui exige de bien entendre et de bien voir. Or, le champ visuel passe de 180 à 120 degrés vers 70 ans. De plus, la vision nocturne diminue avec l’âge, tout comme la sensibilité aux contrastes de lumière. Ce qui explique d’ailleurs les nombreuses chutes de gens âgés dans les lieux de passage mal éclairés.
Les risques d’éblouissement sont donc plus nombreux en cas de croisement avec d ‘autres véhicules. Alors, faut-il faire à son père, à l’orée de sa vie, ce qu’il nous faisait à l’adolescence, c’est-à-dire confisquer la clé de la voiture ? Pour les spécialistes du grand âge, il faut laisser une personne âgée – en bonne santé – conduire le plus longtemps possible dès lors qu’elle a conscience de ses difficultés car elle adaptera sa conduite en diminuant la vitesse, en augmentant la distance de sécurité et en privilégiant les trajets courts et de jour. Elle pourra alors conserver l’autonomie et l’indépendance que seule peut lui offrir la voiture. Et ce sont précisément cette autonomie et cette indépendance les principaux moteurs d’une vieillesse épanouie.