Accoucher « comme à la maison », dans une chambre à l’ambiance calme et intimiste, et avec une sage-femme rencontrée dès le début de sa grossesse, c’est le scénario dont rêvent beaucoup de femmes pour la naissance de leur enfant.
Désormais, cette possibilité pourra leur être offerte en France, dans neuf maisons de naissance réparties sur le territoire. Ces structures connaissent déjà une grande popularité dans plusieurs pays, dont l'Allemagne, la Belgique ou encore les Etats-Unis.
Dans l’hexagone, leur mise en place avait été autorisée sur le principe en 2013, mais aucune maison de naissance à proprement parler n’avait vu le jour. Néanmoins, en août dernier, un tournant avait été franchi, grâce à un décret publié au Journal Officiel qui fixait le fonctionnement de ces établissements, pour une mise en place expérimentale.
Ce jeudi, une nouvelle étape a été franchie. Une liste de neuf maisons de naissance a été publiée, également au Journal Officiel. Sélectionnées parmi 11 projets proposés aux autorités sanitaires, elles pourront fonctionner de manière expérimentale pendant cinq ans, avec un premier bilan réalisé par les Agences régionales de santé au bout de deux ans.
Accouchement sécurisé
Le Conseil National de l’Ordre des sages-femmes s’est réjouit de cette avancée. Il faut dire que partout où elles ont été instaurées, ces structures ont remporté l’adhésion des femmes. Leur spécificité est d’offrir un mode de prise en charge et d’accouchement alternatif et moins médicalisé qu’en maternité, puisque l’accompagnement de la douleur se fait sans péridurale. Les chambres, confortables, rappellent l’environnement de la maison.
Mais surtout, les futures mères sont prises en charge par une ou deux sages-femmes qui les suivent tout au long de la grossesse, renforçant ainsi la sécurité et la confiance lors de l’accouchement par leur connaissance du dossier. Les maisons de naissance proposent ainsi un accompagnement global. Rapidement après la naissance, les femmes peuvent retourner à leur domicile, où les sages-femmes leur rendront ensuite visite.
Encadrement des patientes
Comme le décret d’août le précisait déjà, plusieurs règles devront être appliquées par ces maisons de naissance, et les conditions d’encadrement des patientes seront très strictes, afin de garantir un accouchement en toute sécurité.
Les femmes seront sélectionnées avec soin. Seules celles dont les grossesses ne présentent aucun risque pourront y être admises. Chaque maison sera liée par convention à un service de gynécologie-obstétrique, pour prendre en charge toute complication potentielle. Physiquement, juridiquement et administrativement, elles seront différenciées de leurs maternités partenaires, mais seront localisées géographiquement très près.
La maison de naissance doit en effet avoir un « accès direct » à la maternité et « sans voie publique à traverser ». D’ailleurs, à chaque accouchement, deux professionnelles doivent être présentes dans les locaux pour assurer une permanence en cas de transfert vers le centre hospitalier.
Aucune autre maison au delà des neuf annoncées ne pourra être créée dans les cinq années qui viennent, mais si l’expérience est un succès en matière de sécurité, et s’il répond aux besoins exprimés par les femmes, ce dispositif pourra être généralisé.