Depuis qu’ils ont appris que la charcuterie pouvait nuire à leur santé, les Français font la fine bouche. Les ventes de charcuterie dans les grandes surfaces du territoire auraient diminué dans les semaines suivant la publication d’une étude de l'OMS qui affirmait, fin octobre, que jambon, rillettes et saucisson avaient un rôle dans l’apparition du cancer.
En effet, le Centre international de recherche sur le cancer (CIRC), émanation de l’OMS, a classé la viande transformée (essentiellement la charcuterie) dans la catégorie des agents « cancérogènes pour l’homme ». Or, il semble que ces travaux, largement médiatisés, aient eu un impact réel sur les comportements alimentaires des Français, pourtant grands amateurs de genre de victuailles.
Baisse des ventes de 5 %
« L’ensemble des produits de boucherie et de charcuterie affichent une baisse des ventes de près de 5 % au cours de la dernière semaine d’octobre » par rapport à la même période en 2014, indique le cabinet IRI, spécialisé dans les études sur l'agroalimentaire. « L’impact semble du même ordre de grandeur sur les deux semaines suivantes ».
Dans le détail, ces ventes en grandes surfaces (qui représentent 90 % des ventes nationales) étaient en baisse de 5,3 % durant les trois semaines qui ont suivi la publication du rapport de l’OMS, alors qu’elles étaient en hausse de 1,7 % les trois semaines précédant ce rapport, précise IRI.
Le foie gras plonge
Le cabinet Nielsen, pour sa part, relève également un recul des ventes de charcuterie dans les hyper et supermarchés français par rapport à l’année précédente,particulièrement dans la semaine du 8 novembre (-4,9 %), puis un léger mieux la semaine du 15 novembre (-2,6 %).
Mauvaise nouvelle pour les producteurs, à l’approche des fêtes : c’est le foie gras qui paye le plus cher tribut de cette alerte de l’OMS. Les ventes de ce produit se sont effondrées de 27,3 %. Les consommateurs boudent également les rillettes (-11,7 %).
La Fédération française des industriels charcutiers traiteurs a estimé,de son côté, qu’il était « prématuré » de tirer un bilan de cette communication de l’OMS : « Les professionnels n’ont pas constaté une baisse du carnet de commande. »