Le Truvada pourra bientôt être prescrit dans les centres spécialisés. Dans le cadre de l’examen du projet de loi santé, l’Assemblée nationale a donné ce vendredi son feu vert à la possibilité de traitements préventifs contre le VIH dans des structures.
Les députés ont ainsi adopté un amendement de la commission des Affaires sociales, soutenu par le gouvernement. Le texte prévoit la possibilité pour les centres gratuits d’information, de dépistage et de diagnostic des infections sexuellement transmissibles (CEGIDD), de mettre en place des traitements de prophylaxie pré-exposition (PrEP) pour des personnes particulièrement exposées au risque de contamination par le VIH.
Pris en charge à 100%
Ce traitement s’adresse aux personnes « non infectées et surexposées, qui à certains moments n’utilisent pas de préservatifs », a précisé la présidente de la commission, Catherine Lemorton (PS).
Ce lundi, la ministre de la Santé Marisol Touraine s’est dite favorable à l’utilisation du Truvada, traitement préventif contre le VIH. Elle a indiqué qu’une Recommandation temporaire d’utilisation (RTU), permettant d’utiliser le médicament en dehors des champs de prescription prévus lors de son autorisation de mise sur le marché, devrait voir le jour à la mi-décembre. L’amendement adopté anticipe donc cette RTU.
Le traitement sera pris en charge à 100% au début de l’année 2016. Le Truvada, combinaison d’antirétroviraux du laboratoire américain Gilead, a été mis sur le marché en 2005 en tant que traitement pour les malades du sida. Il a ensuite été démontré que, pris quotidiennement ou même quelques heures avant et après une relation sexuelle, il permettait à des personnes saines de réduire très fortement le risque d’être contaminées par le VIH.
Ce traitement relativement onéreux (500 euros la boîte de 30 comprimés) est déjà autorisé aux États-Unis comme traitement préventif.