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Système olfactif

L’odeur de la nourriture peut rendre impulsif des enfants obèses

Par Anne-Laure Lebrun

Chez les enfants obèses, l'odeur de la nourriture activerait les zones du cerveau liées à l'impulsivité et aux troubles obsessionnels compulsifs .

DESRUS BENEDICTE/SIPA

L’odeur de la nourriture activerait les zones du cerveau associées à l’impulsivité et aux troubles obsessionnels compulsifs chez les enfants obèses, selon des chercheurs mexicains. Ils présenteront leurs résultats lors du Congrès annuel de la Société américaine de radiologie à Chicago la semaine prochaine.

« Pour lutter contre l’obésité, il est crucial de comprendre les mécanismes du cerveau lors de la perception d’odeur, a affirmé le Dr Pilar Dies-Suarez, chef du service de radiologie de l’hôpital pour enfant Federico Gomez de Mexico. Cette étude nous a permis de mieux comprendre que l’obésité est en partie liée à un trouble neurologique. Cette découverte pourrait influencer le traitement des patients obèses. »

Au Mexique, l’obésité est un véritable fléau. Plus de 7 adultes sur 10 sont en surpoids et plus de 3 sur 10 sont obèses. Ce phénomène est également visible chez les jeunes générations. En dix ans, le nombre d’enfants obèses a triplé : plus d’un tiers des enfants est en surpoids contre moins de 15 % en France.

Les zones du contrôle désactivées

Pour les besoins de leurs travaux, les chercheurs ont étudié 30 enfants de 6 à 10 ans. La moitié avait un indice de masse corporelle (IMC) normal compris entre 19 et 24, l’autre moitié présentait un IMC supérieur à 30 et était donc considérée comme obèse.

Chaque enfant a été invité à renifler 3 odeurs : des oignons, du chocolat et de l’acétone dilué (qui joue le rôle de contrôle). Pendant leur exposition aux différentes odeurs, les chercheurs ont mesuré l’activité de leur cerveau à l’aide d’une IRM fonctionnel.

En analysant les images, les scientifiques ont constaté que l’odeur de la nourriture déclenche l’activation des régions cérébrales associées à l’impulsivité et aux troubles obsessionnels compulsifs chez les enfants obèses. A l’inverse, les zones de contrôle inhibant l’impulsivité semblaient désactivées.

 

 

Chez les enfants de poids normal, au contraire, ce sont les zones du plaisir et de la récompense, de l’organisation et celles régulant les émotions et la mémoire qui s’activent. Les résultats montrent également qu’une connexion neuronale entre le cortex gustatif (zone traitant le goût) et les régions associées à l’anticipation de la récompense se produit dans leur cerveau contrairement aux participants obèses.

Par ailleurs, les résultats révèlent que le chocolat provoque une activité cérébrale notable chez les enfants obèses par rapport à ceux de corpulence normale.

Un spray nasal, espoir thérapeutique

En février 2014, une équipe de l’Inserm a découvert que la perception des odeurs était augmentée lors d’un repas par l’intermédiaire des récepteurs endocannabinoïdes. Ils ont effet montré que lorsque la faim se fait ressentir, les récepteurs sont activés puis stimulent le circuit olfactif. Les chercheurs avaient alors émis l’hypothèse que ce circuit devait être altéré chez les patients obèses, ce qui augmenterait leur sensibilité aux odeurs de nourriture.

Ils avaient alors confié à Pourquoidocteur qu’un spray nasal inhibant le système endocannabinoïdes pourrait être une solution thérapeutique.