Le ministère brésilien de la Santé a confirmé samedi qu'il existait un lien entre des cas de microcéphalie, une malformation de la tête, chez des bébés et le virus Zika. Ce virus est transmis par le moustique tigre, vecteur également du chikungunya et la dengue. L'apparition de cas de microcéphalies dans le nord-est du Brésil « est une situation unique dans la recherche scientifique mondiale », indique le ministère dans un communiqué.
Cette maladie congénitale se manifeste pendant la grossesse, le bébé naissant ensuite avec une boîte crânienne inférieur à la normale (habituellement supérieure à 33 cm), ce qui porte préjudice à son développement intellectuel. Les autorités de santé ont établi le lien après avoir découvert la présence du virus chez un nourrisson décédé, qui était né avec une microcéphalie et d'autres maladies génétiques.
739 cas suspects identifiés
Une équipe du ministère enquête depuis le 22 octobre sur une augmentation du nombre de naissances de bébés microcéphales dans l'Etat de Pernambouc (nord-est du pays) où 141 cas ont été enregistrés contre 10 par an lors des années précédentes.
Au total, 739 cas suspects ont déjà été identifiés au Brésil cette année, contre 147 en 2014, selon des chiffres officiels. Le gouvernement a également signalé les décès d'un adulte et d'une adolescente, qui seraient les premiers au monde liés au virus Zika à ne pas toucher un nourrisson.
Infections cérébrales sévères
Cette annonce intervient quelques jours après la publication dans Neurology, d'une étude de chercheurs français montrant un nombre anormalement élevé d'infections cérébrales sévères, voire fatales, chez des patients contaminés par le virus du chikungunya.
Les scientifiques y décrivent une prévalence anormalement élevée d’encéphalites (inflammation de l'encéphale, constitué du cerveau, du tronc cérébral et du cervelet) parmi les 300 000 personnes touchées par le virus lors de l'épidémie de la Réunion en 2005-2006. Cependant, aucun lien de causalité n'a été pour l'instant établi.
Ainsi, trois ans après avoir été diagnostiquées, 57 personnes étaient atteintes d’un chikungunya associé à une maladie du système nerveux, dont 24 à une encéphalite. Cela représente un taux relativement faible (8,6 pour 100 000), mais largement supérieur à la prévalence en population générale.
De plus, la gravité du symptôme et les populations tocuhées alertent ces chercheurs. Ainsi, l’incidence de l’encéphalite associée au chikungunya apparaît supérieure parmi les enfants (187 pour 100 000) et les personnes âgées de plus de 65 ans (37 pour 100 000).