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Moselle

Subutex : un médecin et un pharmacien accusés de trafic

Les deux professionnels de Moselle sont soupçonnés d’avoir délivré de manière trop complaisante ce substitut à l’héroïne. Leur procès en correctionnel s'ouvre ce lundi.

Subutex : un médecin et un pharmacien accusés de trafic KROD/WPA/SIPA




En deux ans, le Dr Jacques Furlan a prescrit 25 000 boîtes de Subutex (buprénorphine), un substitut à l’héroïne. A partir de ce lundi devant le tribunal correctionnel de Sarreguemines, le médecin généraliste et ancien maire d’Hombourg-Haut devra justifier ses prescriptions et prouver qu’il ne s’agit pas d’ordonnance de complaisance.

« On me reproche d’être cupide, laxiste et irresponsable, a expliqué Jacques Furlan à nos confrère de Libération. On me dit : "Vous prescrivez trop facilement, vous en faites un commerce." Mais je veux juste accompagner ces personnes pour augmenter leur espérance de vie et les aider à retrouver un peu de dignité. »

La justice reproche également au médecin généraliste ses trop nombreuses consultations. Le 27 février 2012, il a vu 84 patients dont une vingtaine pour du Subutex. Certains patients ont affirmé aux enquêteurs s’être prétendus toxicos pour se faire prescrire du Subutex, indique Libération.

Marché noir

Aux côtés du médecin comparaissent le pharmacien, Jean-Louis Baudouin, qui exerce au pied de son cabinet et deux hommes soupçonnés d’avoir alimenté un trafic en Allemagne, où le médicament est beaucoup plus difficile à obtenir. Chez l’un des prévenus, la police a retrouvé 600 comprimés de buprénorphine.

Par ailleurs, une enquête de l'Agence régionale de santé de Lorraine dans l'officine du pharmacien a relevé des « dysfonctionnements », comme des incohérences dans les dates de délivrance de médicaments par rapport à celles des ordonnances.

Un généraliste soutenu

Entendu à la barre, le Dr Furlan a estimé qu’il était poursuivi pour l’exemple et décourager les prescripteurs. Il a également rétorqué qu’il ne pouvait pas savoir si un patient arrêtait de prendre son traitement.

Depuis sa mise en examen en 2013, le médecin généraliste est interdit d’exercer. Toutes ces demandes pour lever cette interdiction ont été refusées. Un de ces confrères de Moselle devrait venir témoigner en sa faveur. Ses patients préparent, quant à eux, une pétition de soutien.

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