Comme dirait notre cher Dr Freud, les rêves sont la voie royale de l’inconscient. Ils ouvrent les portes de l’imaginaire et du refoulé. Ils parlent de l’instant présent, de situations passées ou à venir. Ils peuvent survenir aussi bien chez ceux qui ont une sexualité satisfaite et satisfaisante, que chez ceux qui ont une sexualité laissant à désirer au sens littéral du terme.
Ces rêves érotiques ont pour fonction de permettre l’expression de ce qui ne peut être concrétisé. Le rêveur exprime ses désirs, ses manques, ses doutes et ses frustrations.
Dans tous les cas, rêver est une activité structurante et positive, puisqu’elle permet de libérer des tensions internes. C’est si vrai que certains songes s’accompagnent d’un déclenchement de l’excitation sexuelle (érection, lubrification), voire d’orgasme (wet dream).
Les rêves sont des symboles
Ils sont à décrypter en fonction du contexte et de son vécu. Ils ont une signification personnelle non transposable aux autres, même si certains symboles comme la grotte (creux que l’on pénètre), l’épée (pénis qui se dresse), l’arrosoir (éjaculation) ou la montagne (seins évoquant le féminin) peuvent aisément se comprendre.
Des rêves à priori très banals peuvent aussi avoir une connotation sexuelle, par exemple, celui très fréquent de rêver que l’on vole (ou que l’on « s’envoie en l’air »). Celui où l’on prend un train qui rappelle l’élan, le tunnel et les trépidations amoureuses (en espérant que le train ne déraille pas !). Parfois, on reproche aux rêves de ne pas avoir duré assez longtemps, tant le plaisir était intense et vertigineux.
Avec une personne de même sexe
Ils mettent en scène tous les possibles, toutes les configurations imaginables, sans limite d’âge, de sexe ou de performance. Parfois, ils sèment l’angoisse au réveil, « comment ai-je pu rêver de mon collègue de bureau ? », « j’ai rêvé d’inceste, comment est-ce possible ? », « suis-je une lesbienne ou un homosexuel refoulé ? ».
Ce dernier peut se comprendre de diverses façons : on exprime la partie féminine ou masculine de soi-même, qu’on libère dans ces rêves ; ou alors, on exprime une tendance refoulée. Et là encore, cela n’annonce nullement un passage à l’acte, ni même le désir d’un tel accomplissement dans la vie réelle.
L’infidélité, un thème récurrent
Comme l’explique Tristan-Frédéric Moir, psychanalyste, psychothérapeute et onirologue, à propos d’un sondage mené pour Gleeden.com (site de rencontres extraconjugales), les rêves de relations infidèles sont omniprésents dans le paysage onirique. « Dans un couple, la lassitude et l’habitude, le travail ou les enfants, viennent trop souvent empêcher le climat érotique et distendre les liens sensuels entre le mari et la femme. La sexualité peut ainsi tendre à s’estomper de trop d’usure et de monotonie. Le recours aux images oniriques interdites est, à ce moment, salvateur face à la frustration, surtout si la rigueur morale prohibe formellement toute transgression. Le manque de plaisir peut se résoudre alors en rêve dans un climat passionnel amoureux ou en scènes érotiques. Ces scènes prendront souvent la forme d’images oniriques très charnelles, voire crues, avec les partenaires les plus insolites ».
Le rêve autorise l’impensable et le non formulable dans certains couples : la fellation, l’échangisme, les pratiques SM, l’amour à plusieurs, et même davantage… pratiques sexuelles qui seraient considérées comme trop transgressives.
Les rêves les plus obscurs
L’inceste onirique, les relations sexuelles avec un animal… peuvent simplement signifier que l’on rêve de transgression, et comme l’inceste ou la zoophilie sont des formes de transgression ultimes, l’inconscient les habille de cette manière. Il se peut tout aussi bien que l’amour avec un animal évoque la partie animale de soi-même, qui s’exprime alors, ou que l’amour avec l’animal du rêve incarne une personne dont certaines caractéristiques sont représentées par l’animal (chien fidèle ou agressif, chat félin ou fuyant, singe malin, éléphant qui mémorise tout…), tout est possible.
Surtout pas d’interprétations au pied de la lettre ni à l’emporte-pièce. Pas de honte ni de culpabilité à avoir, les rêves sont tous « normaux », quels qu’ils soient, et leur caractéristique est qu’on ne les contrôle pas.
Top 5 des rêves érotiques les plus fréquents
Selon l’Insee, 80 % d’hommes et 70 % de femmes affirment avoir des rêves érotiques, au moins une ou deux fois l’an. C’est à l’adolescence, quand le cerveau commence à s’érotiser, que ces rêves sont les plus fréquents ; ils sont alors au nombre de 5 à 10 par an.
Voici les plus fréquents :
Passer un moment coquin avec une personne de même sexe (62 % des femmes, 21 % des hommes)
S’accorder une escapade coquine dans un lieu incongru (avion, train…) (47 % des femmes, 38 % des hommes)
Connaître le grand frisson avec une célébrité (32 % des femmes, 24 % des hommes)
Sondage mené du 18 au 25 juin 2014 auprès de 1 024 femmes et 997 hommes, membres du site Gleeden.com