Travailler le corps et l’esprit de pair. Voilà une formule qui peut paraître bien cliché. Et pourtant, les techniques qui associent psychisme et physique – comme le yoga ou la méditation – sont associées à un indice de masse corporelle (IMC) plus faible. C’est l’étonnante conclusion apportée par l’étude française NutriNet-Santé, publiée dans l’American Journal of Preventive Medicine.
61 704 internautes ont répondu aux questionnaires sur le mode de vie. Parmi eux, 16 673 avaient déjà pratiqué une approche dite « corps-esprit ». Ce terme désigne différentes pratiques qui mettent l’accent sur les interactions entre physique et psychique. Cela peut relever de la méditation ou de la relaxation, mais aussi de techniques telles que le yoga, la sophrologie, le qi-gong ou le tai-chi. 8 % des Nutrinautes les pratiquaient régulièrement, 6 % de manière intermittente.
L’intérêt de ces techniques, c’est qu’elles sont censées améliorer des comportements généraux, dont l’alimentation. Mais peu d’études se sont intéressées à leur impact sur les habitudes alimentaires, et plus particulièrement sur le surpoids. D’après les résultats de l’étude NutriNet-Santé, yoga et méditation ont un réel bénéfice.
« Les utilisateurs de ces techniques sont moins à risque de surpoids, et encore moins à risque d’obésité que les individus qui n’ont jamais pratiqué de technique corps-esprit », écrivent les auteurs. La probabilité est la plus faible parmi les utilisateurs réguliers, une association qui se maintient chez les deux sexes. Pour un utilisateur régulier du sexe masculin, le risque de surpoids et d’obésité est réduit respectivement de 35 % et 58 % par rapport à un non pratiquant. Pour une femme, il est réduit de 27 % et 34 %.
Deux pistes sont avancées pour expliquer cette action positive. Les techniques corps-esprit auraient tendance à promouvoir l’homéostasie, c’est-à-dire l’équilibre dans le fonctionnement de l’organisme. Elles favoriseraient aussi l’activation de structures cérébrales qui permettent l’autorégulation cognitive et émotionnelle.