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Hausse de l'espérance de vie

L'institut de Jaeger agit sur l'âge biologique

Par Léa Surugue

Institut de Jaeger

ENQUÊTE - Vivre jusqu'à 120 ou 130 ans... une perspective qui n'est aujourd'hui pas impossible. Si cet allongement exponentiel de la vie nous fascine, il va bouleverser nos sociétés à l'horizon des prochaines décennies. 

Dans son petit bureau lumineux, au premier étage de l’institut parisien qui porte son nom, le Dr Christophe de Jaeger reçoit une dizaine de patients tous les jours. Des femmes et des hommes venus de tout horizons, qui partagent une volonté commune : retarder le plus longtemps possible les effets de l’âge. Des « militants de la santé », convaincus que pour parvenir à cet objectif, ils doivent se prendre en main, avant même de tomber malade.

Gériatre de formation, le Dr de Jaeger est lui même un passionné des problématiques liées à l’espérance de la vie. Cet intérêt lui est venu dès l’enfance, en observant ses parents, un couple d’artistes. « Ma mère était danseuse, elle était encore très dynamique et en pleine possession de sa santé et de ses moyens à 70 ans passés, quand d’autres femmes souffraient d’une dégradation de leur état. Elle allait encore, très en forme, donner des cours à des jeunes » sourit-il.

En France, la longévité augmente de trois mois, tous les ans, mais cet allongement de la vie se fait aujourd’hui en mauvaise santé. Ce que nous gagnons en espérance de vie, nous le perdons en nombre d’années en bonne santé.Tous ces constats ont donné envie à Christophe de Jaeger de comprendre les différences entre individus du même âge.  

 

Calculer l’âge physiologique

L’institut de Jaeger se conçoit avant tout comme un centre de bilan, et véhicule une vision bien particulière de la longévité, le « longévisme ». La vieillesse est définie comme une succession de défauts physiologiques qui doivent être corrigés, afin d’augmenter l’espérance de vie des individus.

 

Ecoutez...
Christophe de Jaeger, médecin gériatre et chercheur : «Il faut évaluer le degré de vieillissement des individus, les gens viennent pour avoir une vision objective de leur vieillissement. Nous voulons que les gens se prennent en charge...»

 

Le Dr de Jager dit pouvoir identifier les défauts des patients, par le calcul de ce qu’il appelle « l’âge physiologique » (ou âge biologique) des individus. Différent de l’âge chronologique, celui ci se détermine à partir de paramètres biologiques, et est au cœur de la démarche scientifique de l’institut.

En haut d’un bel escalier en colimaçon, à l’étage, de grandes salles aux murs blancs se succèdent. Les patients s’installent sur les machines sophistiquées qui y sont installées.

 

Crédits : Institut de Jaeger

 

Dans la première salle par exemple, un « Dexa » sert à déterminer leur composition corporelle. Son intérêt ? Le rapport entre la masse grasse et maigre se dégrade avec le vieillissement, en conséquence de la fonte de la masse musculaire. Connaître l’avancement de cette dégradation permet de prendre des mesures immédiates pour la ralentir.

« Connaître cette masse grasse est d’autant plus intéressant qu’elle est liée aux maladies métaboliques. Cela nous permet de donner des conseils en matière d’exercice physique et de nutrition adapté à chaque patient pour lutter contre cette dégradation », explique le Dr de Jaeger.

 

 


Autre exemple: un dispositif pour calculer la rigidité artérielle des individus. Les artères deviennent en effet moins souples avec les années, augmentant le risque de maladies cardiovasculaires. Le Dr de Jager propose d’agir sur le mode de vie, pour compenser cette rigidité et diminuer les risques.

 

Programme personnalisé

Proposer un programme personnalisé constitue la seconde étape du diagnostic: les données physiologiques récoltées sont comparées aux valeurs moyennes qui correspondent à l’âge chronologique du patient. Des corrections ensuite sont proposées, avec des actions spécifiques sur le mode de vie, ou encore la prise de compléments alimentaires et de traitements hormonaux, en cas de carences en vitamines, ou de dérèglement hormonal.

Annie Dupart, patiente à l’institut depuis huit ans, estime que cette méthode lui a permis de reprendre le contrôle sur son corps. « J’éprouve un réel plaisir à connaître l’état de mon corps, j’ai l’impression d’avoir un véritable contrôle sur mon environnement. C’est un sentiment très bénéfique quand on commence à vieillir », souligne t-elle.

 

Un investissement conséquent

L’Institut de Jaeger s’adresse à des personnes déjà convaincues de l’intérêt de se prendre en charge, avant qu’une maladie ne se déclare, et prêtes à consentir à un investissement important. Investissement psychologique d’abord. Les patients doivent être motivés pour se prendre en charge et corriger des défauts qu’ils ne ressentent pas forcément sur le plan physique.

Investissement financier ensuite. En effet, un tel suivi a un coût non négligeable, et aucun examen physiologique n’est aujourd’hui remboursé par la sécurité sociale. En plus du premier rendez-vous, et de ses deux consultations annuelles, Monique Léonard, fidèle patiente de l’Institut, peut dépenser en moyenne entre 400 et 500 euros par mois pour acheter les compléments physiologiques dont elle a besoin.

 

Ecoutez...
Monique Léonard, patiente à l'Institut : «Je pense que l'engagement psychologique est très important. Je suis tellement convaincue, que j'ai voulu convaincre des amis de venir, mais sans résultat. Financièrement, c'est tout de même un investissement auquel il faut croire ...»

 

Pour les patients comme Monique, la méthode de Jaeger a fait ses preuves et permet de gagner des années de vie, en agissant simplement sur son environnement. L’objectif est louable et la méthode simple à mettre en œuvre.

Mais ceux qui recherchent la solution miracle pour vivre éternellement ne frappent pas ici à la bonne porte. C'est bien une action de fond sur le mode de vie que l'institut propose, et non pas une technique révolutionnaire, pour percer les secrets de la longévité.

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