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Pour raisons non médicales

Congélation des ovocytes : 59 % des Français n’en veulent pas

Par Julie Levallois

Les Français ne veulent pas voir évoluer la loi sur la conservation des ovocytes. 6 sur 10 sont opposés à une ouverture de cet acte à des fins non médicales.

DURAND FLORENCE/SIPA
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Compréhensifs mais pas approbateurs. Pour le compte de la clinique espagnole Eugin, l’institut de sondage Odoxa a interrogé 1 001 Français âgés de 18 ans et plus sur leur perception de l’autoconservation des ovocytes. 54 % des personnes interrogées disent comprendre les femmes qui partent à l’étranger pour réaliser ce geste – interdit pour des raisons non médicales en France. Mais ce n’est pas pour autant qu’ils souhaitent voir évoluer le cadre législatif.

Les sondés se distinguent par leur bonne connaissance de la situation française. Une large majorité d’entre eux est au courant que l’autoconservation n’est autorisée que pour des raisons médicales, à savoir dans le cadre de certaines maladies (68 %) et d’une procréation médicalement assistée (65 %). Ils sont aussi assez lucides quant au coût d’un tel acte. En moyenne, la congélation des ovocytes coûte 2 000 euros dans l’Hexagone. Seul un quart des Français imagine que le prix dépasse 5 000 euros.



Les classes d’âge divisées

Cette lucidité ne les empêche pas de s’opposer à une évolution de la loi. 59 % des Français interrogés s’opposent à l’autorisation de l’autoconservation pour des raisons non médicales. Le sujet rassemble, puisque les hommes et les femmes répondent dans les mêmes proportions. Les classes d’âge, en revanche, semblent plus divisées : les 30-45 ans, qui sont les plus concernés, se disent plus souvent favorables à une autorisation. Les plus de 46 ans, surtout les femmes, sont davantage réticents.


Ce refus est sans doute motivé par la perception qu’ont les sondés des femmes qui ont recours à ce service. Pour 44 % d’entre eux, des femmes homosexuelles utilisent en majorité à l’autoconservation. Un tiers des Français citent aussi des femmes hétérosexuelles célibataires. Et nombreux sont ceux qui considérent que l’autoconservation est un acte de confort plus qu’un acte médical.