ACCUEIL > QUESTION D'ACTU > Grippe aviaire : 8 pays ont déjà interrompu l'importation de nos volailles

Afrique et d'Asie

Grippe aviaire : 8 pays ont déjà interrompu l'importation de nos volailles

Par Anne-Laure Lebrun

La Corée du Sud, le Japon, la Chine, la Thaïlande, l’Egypte, l’Algérie, le Maroc et la Tunisie ont décidé de suspendre leurs importations de volaille françaises jusqu'à nouvel ordre.

DURAND FLORENCE/SIPA

La grippe aviaire en Dordogne effraie les pays d’Afrique et d’Asie. La Corée du Sud, le Japon, la Chine, la Thaïlande, l’Egypte, l’Algérie, le Maroc et la Tunisie ont décidé de suspendre leurs importations de volaille françaises, a annoncé le ministère de l’Agriculture.

Le directeur général adjoint de l’alimentation, Loïc Evain, a signalé que « la liste n’est pas exhaustive ». Toutefois, les plus gros acheteurs de volailles françaises que sont l’Union Européenne et les pays du Golf, n’ont pas l’intention de fermer leurs frontières.

Mais les pays étrangers ne sont pas les seules à prendre des mesures de précaution. Dans un arrêté paru ce mercredi au Journal officiel, le ministère de l’Agriculture a interdit l’exportation des volailles vivantes, œufs et autres produits à base de gibier à plumes « depuis l’ensemble du département de la Dordogne à destination d’autres Etats membre de l’Union européenne ou de pays tiers ».

 

3 élevages concernés

L’arrêté prévoit également  que le transport d’espèces aviaires sur le territoire français est dorénavant soumis à l’autorisation du préfet. Celui-ci se prononcera uniquement après l’avis des services vétérinaires. Tout rassemblement, foires, concours, exposition d’animaux ou chasse ont également été interdits. Ces mesures restrictives concernent près de 90 communes en Dordogne et en Haute-Vienne, listées dans l’arrêté.

Depuis la fin novembre, 3 foyers d’influenza aviaire ont été détectés. Dans le premier foyer, la basse-cour d’un habitant de la commune de Biras, la souche H5N1, a formellement été identifié. Pour les deux autres, à Domme et Saint-Paul-la-Roche, la souche exacte du virus n’est pas encore connue.

Risque faible pour l'Homme

Pour limiter la propagation du virus, le préfet du département a ordonné l’abattage de 14 000 canards et 1000 oies. Des abattages avaient déjà eu lieu le 25 novembre après la découverte du premiere cas à Biras. Outre cette mesure radicale, un périmètre de protection de 3 km et de surveillance de 10 km autour des 3 foyers.

Le risque pour l’homme semble assez faible mais, par mesure de précaution, les éleveurs concernés sont suivis de très près par les experts de l’Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail (ANSES). Le ministère rappelle également depuis la détection des cas que « la grippe du poulet » n’est pas transmissible à l’homme par la consommation de viande, œufs, foie gras et plus généralement de tout produit alimentaire. 

 

Une communication ministérielle désordonnée

Depuis la détection du premier cas de grippe aviaire en Dordogne fin novembre, les informations sont livrées au compte goutte par le ministère de l’Agriculture. A chaque nouvelle information, il semble ne pas tout dire et laisse le préfet de Dordogne compléter les cases manquantes.

A aucun moment, le ministère ne s’est prononcé sur les lieux et espèces animales concernées ainsi que leur nombre. Les précisions sur les souches virales également sont peu nombreuses et quelque peu contradictoires.

En effet, les informations du ministère et du préfet de Dordogne sont discordantes, relèvent plusieurs journaux dont Le Monde. Le premier affirme que la souche H5N2 a été identifiée pour l’un des élevages alors que le second indique que le typage des virus n’est pas déterminé. Il s’agirait bien d’H5 mais le N reste inconnu.  « Leur séquençage détaillé est en cours de réalisation par l’ANSES », précise le ministère sur son site internet laissant planer le doute.

Il est vrai qu’à la veille des fêtes de Noël, l’annonce de la grippe aviaire a de quoi inquiéter. Aussi bien les éleveurs de la région qui risquent de tout perdre si leur élevage est touché ou si les ventes s’écroulent, que les acheteurs qui pourraient bouder le foie gras et la dinde du réveillon. Alors le ministère tente de limiter les dégâts économiques en assurant que « la grippe du poulet » n’est pas transmissible à l’homme. Il nous invite alors à ne pas cesser de consommer de la viande, des œufs ou du foie gras. Mais cette année, les produits de cette belle région risquent bien d'être absents des tables de fêtes.