Réparer les neurones défaillants : c’est un objectif ambitieux dans la lutte contre la maladie de Parkinson. Ambitieux mais difficile à atteindre : les processus sont trop longs, trop difficiles, les réglementations trop strictes. Des chercheurs de l’Ecole de médecine de Jacobs (Buffalo, Etat de New York, Etats-Unis) ont peut-être trouvé la solution : ils ont découvert un moyen de transformer des cellules de peau en neurones dopaminergiques, expliquent-ils dans Nature Communications. Les mêmes qui font défaut aux malades parkinsoniens.
A l’origine de cette découverte, une protéine de transcription. Son nom : p53. Elle empêche une cellule de changer de statut et de muter vers un autre type. « Une fois que nous avons abaissé l’expression de p53, les choses deviennent intéressantes, raconte Jian Feng, principal auteur de l’étude. Nous sommes capables de reprogrammer les fibroblastes en neurones bien plus facilement. »
En réduisant l’expression de p53 au bon moment du cycle cellulaire, les chercheurs sont parvenus à effectuer cette transformation. La manipulation suppose l’activation de l’enzyme Tet1, qui change la façon dont le génome est lu. « Notre méthode est bien plus rapide et efficace que celles développées jusqu’ici, estime Jian Feng. La meilleure méthode existante prenait jusqu’à deux semaines pour produire 5 % de neurones dopaminergiques. Avec la nôtre, il est possible de produire 60 % de neurones en 10 jours. »
Plusieurs expériences ont démontré la fonctionnalité de ces neurones. Il faudra maintenant parvenir à les implanter chez des patients humains. Mais un autre domaine d'application s'ouvre : ces mêmes neurones pourraient être utilisés pour évaluer l'efficacité de médicaments antiparkinsoniens.