Entre 400 000 et 500 000 personnes sont atteintes d’épilepsie chaque année en France, faisant de ce trouble neurologique le plus fréquent après la migraine. Mais accompagner ces malades n’est pas toujours aisé, dans la mesure où les formes de l’épilepsie sont très variées et où la personnalisation des traitements s’imposent.
Pour définir la meilleure combinaison de médicaments pour chaque patient, ceux-ci peuvent subir un certain nombre d’essais assortis d’échecs, avant de trouver ce qui leur convient le mieux.
Au rendez-vous annuel de la Société américaine d’épilepsie, les chercheurs se sont penchés sur cette problématique, en s’intéressant de près à trois nouveaux objets connectés qui permettent de surveiller les patients sur le long terme, pour mieux comprendre l’origine de l’épilepsie et de la survenue des crises.
Nouveaux objets connectés
Le premier d’entre eux consiste à poser une sorte de patch, dénommé EEG PatchTM, sur le crâne de la personne épileptique, au niveau de la zone du cerveau identifiée comme étant à l’origine de ses crises.
Au stade d’essai clinique, ce dispositif est étanche et permet de suivre l’activité cérébrale à tout moment de la journée. Il ne nécessite une recharge de batterie que tous les sept jours, permettant un suivi continu. Les données enregistrées peuvent être téléchargées par le praticien à tout moment, pour être passées en revue.
D’après les chercheurs, ces informations devraient permettre de mieux comprendre les problématiques spécifiques à chaque patient et de connaître la fréquence des crises d’épilepsie sur une longue durée, pour adapter le traitement de manière individuelle.
Prédire et alerter
Le deuxième outil connecté vanté par les chercheurs, est joliment baptisé « Brain Sentinel », littéralement la sentinelle du cerveau. L’idée est similaire, et le dispositif capable de détecter, avec un pourcentage d’erreur très bas, la survenue de crises tonico-clonique généralisées. Il envoie un signal d’alerte dans les secondes qui suivent le déclenchement de la crise et est actuellement étudié par la FDA pour une mise prochaine sur le marché.
Un troisième outil est déjà disponible pour les consommateurs. Il s’agit de deux bracelets connectés capables de prédire la survenue des crises en détectant des changements dans les battements du cœur, dans l’oxygénation du sang, ou encore dans l’activité électrodermale (l’activité électrique enregistrée à la surface de la peau). D’après les chercheurs, c’est la combinaison de ces trois mesures qui donne une image bien précise des risques épileptiques pour chaque patient.
Dans le cas d’une maladie pouvant considérablement varier d’une personne à l’autre, comme l'épilepsie, la valeur ajoutée des objets connectés semble donc se dessiner, avec de vrais progrès dans la prise en charge des patients à la clé.