La survie du cancer ne représente pas la fin de la lutte. Souvent, la chimiothérapie induit des troubles cognitifs. Ces perturbations affectent la vie sociale et professionnelle des personnes qui ont vaincu le cancer. Pourtant, les oncologues sont peu armés face à ces effet secondaires. Jusqu’à aujourd’hui.
D’après une étude pilote parue dans le Journal of Cancer Survivorship, la méditation pleine conscience permettrait de limiter les effets délétères de la chimiothérapie.
« De plus en plus de gens survivent au cancer grâce au développement de traitement ciblés et efficaces. Mais de nombreux survivants subissent les effets secondaires lourds et persistants de ces traitements », explique Shelley Johns, principal auteur de ces travaux. Cet essai clinique est le premier à évaluer l’intérêt de la méditation contre ce que les anglophones appellent le chemo brain.
71 personnes ayant survécu à un cancer du sein ou du colon-rectum ont été recrutées dans le cadre des recherches. La moitié a bénéficié d’un soutien habituel. L’autre moitié a reçu des cours de méditation pleine conscience de 2 heures pendant 8 semaines.
Plus d’attention
Le premier élément, c’est l’impressionnant taux de participation : plus de 95 % des volontaires se sont montrés observants tout au long de l’étude, ce qui témoigne de l’intérêt réel d’une telle proposition. Et six mois après l’interruption du programme, ils continuaient à pratiquer la méditation.
Pour ce qui est des résultats, les chercheurs ont, là aussi, observé un bénéfice. Par rapport aux contrôles, les bénéficiaires de la méditation ont connu une amélioration de leurs troubles cognitifs. Lors des tâches qui leur étaient présentées, ils se sont montrés plus attentifs et ont commis moins d’erreurs.
« La méditation pleine conscience permet aux survivants du cancer de mieux gérer les troubles cognitifs liés au cancer, qui sont rapportés par environ 35 % de cette population arrivée au bout du traitement », analyse Shelley Johns. Selon cette psychologue, la méditation améliorerait la cognition en concentrant l’attention des patients et en améliorant la gestion des sentiments et des sensations corporelles.