Un an après, la montagne a accouché d’une souris. Le plan Maladies neurodégénératives, déjà décrié lors de sa présentation, ne convainc toujours pas les associations de malades. La secrétaire d’Etat aux Personnes âgées a bien annoncé le déblocage de nouveaux fonds. Mais pour France Alzheimer, qui tenait ce 8 décembre ses 9e Rencontres, c’est trop peu et trop tard.
Certes, Laurence Rossignol a annoncé, lors des Rencontres de France Alzheimer, le déblocage de 40 millions d’euros à destination des Agences Régionales de Santé (ARS). « L’ensemble des crédits concernant le volet médico-social du plan ont pu être délégués aux Agences régionales de santé, avec la circulaire diffusée le 7 septembre dernier, a-t-elle déclaré.
Les ARS sont donc désormais outillées, tant sur le plan technique que financier avec une enveloppe de 40 millions d’euros, pour déployer le plan sur leur territoire. » Ce budget vient compléter les 230 millions d’euros qui n’avaient pas été utilisés dans le cadre du précédent plan Alzheimer.
Aucun calendrier de mise en oeuvre
Mais les associations ne sont pas convaincues, et elles l’ont rappelé. « On en est aux balbutiements » de la mise en œuvre du plan Maladies neurodégénératives. Tel est le commentaire de Joël Jaouen, président de France Alzheimer, devant la presse. La formule témoigne bien de l’agacement qui monte chez les malades et leurs proches aidants. Il faut dire qu’en un an, le plan Maladies neurodégénératives n’a pas vraiment permis d’évolution.
Sous ce nouveau plan, qui court jusqu’en 2019, plusieurs milliers de patients sont rassemblés : 850 000 malades d’Alzheimer, 150 000 parkinsoniens et 85 000 personnes atteintes de sclérose en plaques. Et dans une lettre ouverte envoyée le 18 novembre au président de la République, six associations les représentant ont dénoncé « l’inertie » à l’œuvre depuis sa présentation du plan.
Outre le budget insuffisant, le calendrier de mise en œuvre brille par son absence. Une lenteur d’autant plus malvenue que l’annonce du plan avait offert beaucoup d’espoir.
Les associations regrettaient aussi le manque d’investissement politique sur la question. « Ni la ministre chargée des Affaires sociales, de la santé et des droits des femmes, ni le Premier ministre, ne semblent avoir fait du plan Maladies neurodégénératives l’une des priorités de ce quinquennat », déplorent-elles.