Lors d'un trajet en voiture ou dans un centre commercial, certains hommes aiment bien prendre les choses en main. Dans ce cas, les femmes se fient à leur sens de l'orientation. Pour ceux qui se reconnaissent dans cette scène, pas la peine de pavoiser, les hommes n'auraient en fait aucun mérite, tout ne serait qu'une question d'hormone sexuelle mâle.
Pour parvenir à cette conclusion, une équipe de scientifiques de l'Université norvégienne de sciences et de technologie (NTNU) a demandé à un groupe de 18 hommes et 18 femmes de retrouver leur chemin dans un labyrinthe virtuel en utilisant des lunettes 3D et une manette.
Plus exactement, les chercheurs de Trondheim (Norvège) ont demandé aux volontaires de mener à bien des tâches d'orientation à partir de différents points du labyrinthe, comme "trouver la voiture jaune", par exemple. Pendant ces différentes missions, les chercheurs mesuraient en continu l'activité cérébrale des participants au moyen d'une Imagerie par Résonance Magnétique (IRM).
Meilleurs résultats avec les hommes
Et les résultats rapportés par l'équipe sont sans appel. Publiés dans la revue Behavioural Brain Research, ils montrent que les hommes réussissaient mieux que les dames. Ils menaient à bien deux fois plus de tâches en prenant des raccourcis et en recourant à l'utilisation des points cardinaux (Nord, Sud, Est, Ouest) pour s'orienter.
Les femmes, elles, ont utilisé d'autres stratégies, en utilisant souvent un certain itinéraire pour se rendre à leur destination plutôt qu'en se référent aux points cardinaux.
Dans des propos relayés par Relaxnews, Carl Pintzka, l'auteur principal de l'étude, conclut que « le sens de l'orientation des hommes était plus efficace. Ils se rendaient plus rapidement à leur destination ».
La testostérone pour s'orienter
Durant la suite de l'expérience, ce même Carl Pintzka a fait appel à un autre groupe de 42 participantes qu'il a divisé en deux. 21 femmes ont reçu une goutte de testostérone sur la langue avant de prendre part au test, et les autres ont reçu un placebo.
Résultat, de nombreuses femmes qui avaient reçu de la testostérone réussissaient mieux les tests que les autres. « Même si elles n'étaient pas capables de mener à bien un plus grand nombre de missions, elles utilisaient mieux les points cardinaux pour s'orienter, comme les hommes de la phase d'étude précédente », précise le chercheur.
Enfin, les données ont également révélé que les deux sexes utilisent des parties différentes de leur cerveau pour s'orienter, les hommes ayant plus tendance à utiliser l'hippocampe - la partie du cerveau liée aux points cardinaux - que les femmes.
Conclusion des chercheurs, comme la perte de repères géographiques est l'un des premiers symptômes d'Alzheimer, le Pr Pintzka espère que cette étude aidera d'autres scientifiques à mieux comprendre le développement de la maladie.
Et comme deux fois plus de femmes souffrent de cette maladie, elle pourrait peut-être être liée aux hormones sexuelles, pense-t-il. Une hypothèse qui reste à confirmer.