Les étudiants dorment peu et mal. Tel est le constat dressé par les auteurs d’une enquête réalisée auprès d’un échantillon de 44 269 étudiants, émanant du réseau de mutuelles EmeVia, qui publie ce sondage pour la neuvième année.
Les résultats de 2015 confirment de nombreuses études menées sur la question. En effet, le sommeil semble être « le point clé sur lequel il est nécessaire de mettre un fort accent dans les politiques de prévention à destination des jeunes », estiment les auteurs de l’enquête, dans un communiqué.
Des produits pour dormir
Ainsi, l’étude montre que 23 % des étudiants rencontrent des troubles du sommeil. Parmi les sondés, près de 60 % dorment entre 6 et 7 heures (ils étaient 53,3 % en 2013). « Or, la National Sleep Foundation recommande une durée de sommeil comprise entre 7 et 9 heures pour les jeunes de 18 à 25 ans », précise EmeVia.
Par ailleurs, 13 % des étudiants dorment moins de 6 heures en moyenne (11,2 % en 2013). Parmi ces derniers, 12,5 % se disent en mauvaise santé. Enfin, plus d’un étudiant sur dix (12 %) utilise des médicaments ou produits pour l’aider à dormir. Ce taux monte à 39,2 % chez ceux qui déclarent dormir très mal.
En outre, près de 5 % des sondés disent avoir un mauvais appétit, 15 % envisagent mal l’avenir (ils étaient 12 % en 2013) et 8,5 % des ont eu des pensées suicidaires au cours de la dernière année (contre 7,3 % en 2013). Enfin, 39,4 % des étudiants semblent mal gérer leur stress.
Une mauvaise gestion du stress
« Le sommeil influe sur la gestion du stress. Deux tiers des étudiants qui se disent très fatigués gèrent mal leur stress (63,2%) et 48 % des étudiants qui dorment moins de 6 heures gèrent mal leur stress », observent les auteurs. Plus embêtant : 52 % des étudiants qui gèrent mal leur stress ne trouvent personne à qui parler en cas de problème personnel.
« Stress, sommeil et alimentation déséquilibrée : voici les nouveaux maux des étudiants, commente Ahmed Hegazy, le président d’EmeVia. Ce triptyque impacte fortement la santé des étudiants et doit sonner comme un cri d’alarme auprès des pouvoirs publics ; d’autant plus que leur perception de leur avenir est de moins en moins bonne. Nous appelons les décideurs politiques à mettre en place une politique de prévention globale non plus segmentée par thématiques, mais qui encourage davantage à améliorer les environnements favorables à la santé. ».