La France a connu dix fois plus de ruptures d’approvisionnement de médicaments d’intérêt thérapeutique majeur (MITM) en 2014 qu’en 2008. Ce constat fait par l’Agence Nationale de Sécurité du Médicament (ANSM) a poussé l'Ordre national des pharmaciens à réagir. Vaccins, antibiotiques, ou encore traitements de la maladie de Parkinson, l'abscence de ces produits touche aussi bien les stocks des pharmacies de ville que celles des établissements de santé.
Le DP rupture, un logiciel indispensable
Lors d'une conférence de presse organisée ce jeudi, Isabelle Adenot, la présidente de l'Ordre, a rappelé que depuis 2011, l'institution contribue aux travaux du ministère de la Santé pour lutter contre les ruptures d’approvisionnement.
Et en 2013, cela s'est caractérisé par le lancement du module Ruptures du Dossier Pharmaceutique (DP -Rupture) pour améliorer la gestion des ruptures d’approvisionnement.
Aujourd’hui, les pharmaciens connectés à ce module peuvent recevoir en temps utile toutes les informations nécessaires à cette gestion. L'outil se déploie ainsi à un bon rythme « Trois mille pharmacies sur les 22 000 que compte la France métropolitaine et d'outre-Mer ont déjà adopté ce logiciel. Fin 2016, ce sont 15 000 à 16 000 pharmacies qui utiliseront cet outil », a précisé Isabelle Adenot.
Le public, les médias et d'autres professionnels, peuvent également suivre sur le site de l’Ordre l’évolution du nombre de médicaments en rupture, le taux et la durée de la rupture.
Source : Ordre national des pharmaciens
170 produits manquent chaque jour dans nos pharmacies
Et lors de ce déjeuner presse, la présidente a aussi présenté le 8ème cahier thématique de l'Ordre destiné à aider les pharmaciens à mieux comprendre, les causes des ruptures de stock, de même que l’action de l’Ordre pour mieux les prévenir et les résoudre.
Le but espéré serait de faire mieux que de l'an dernier. Les chiffres relevés par la plateforme indiquent que 3 % des médicaments dermatologiques ont été indisponibles. Et qu'en novembre 2015, 15 vaccins étaient toujours aux abonnés absents. Au final, ce sont toujours 170 produits en moyenne qui manquent à l’appel chaque jour dans les pharmacies françaises.
Source : Ordre national des pharmaciens
La loi Santé à la rescousse des pharmaciens ?
Des chiffres en hausse sur six ans qui s'expliquent par le fait que les stocks des pharmacies sont dépendants de ceux des industriels et des grossistes répartiteurs qui, souvent, répartissent leur production entre plusieurs pays. Pour tenter d’endiguer le problème, la nouvelle loi Santé, qui sera promulguée prochainement, prévoit aussi de mieux encadrer cette répartition des médicaments, notamment en limitant les exportations des médicaments d’intérêt majeur (MIMT), lorsque les stock sont insuffisants sur le territoire.