A raison de sept heures minimum par jour, la vie professionnelle occupe une partie non négligeable du quotidien des actifs. Cette observation a poussé des chercheurs américains à proposer une nouvelle approche dans la prévention du diabète. Ils ont évalué l’efficacité d’une intervention sur le lieu de travail. Les résultats de leur étude sont publiés dans la revue des Centres américains de contrôle et de prévention des maladies (CDC), Preventing Chronic Disease.
Glycémie deux fois plus basse
69 travailleurs en surpoids – dont l’indice de masse corporelle (IMC) dépassait 25 – et avec une glycémie trop élevée ont pris part à ces recherches. La moitié d’entre eux a reçu un fascicule sur les stratégies aidant à la perte de poids. Ils ont constitué le groupe contrôle. L’autre moitié a rejoint le groupe intervention. Pendant 16 semaines, ces actifs ont travaillé sur la perte de poids et l’activité physique en trois volets.
Avec l’aide d’un coach sur le lieu de travail, ils ont réduit leur consommation de calories et de graisses, accru leur pratique de sport. Le programme incluait aussi une séance hebdomadaire de discussion en groupe de 10 à 15 personnes, au cours d’un repas ou après la journée de travail.
L’objectif, pour tous les participants, était de perdre 7 % de masse corporelle au terme de l’étude. Les employés du groupe intervention sont ceux qui se sont le plus approchés de cet étalon. Un tiers d’entre eux y sont mêmes parvenus, contre 2,9 % des membres du groupe contrôle.
Le premier mois est crucial
La différence entre les deux groupes est parlante : en moyenne, le groupe contrôle a atteint une perte de 0,5 % du poids corporel. L’intervention sur le lieu de travail a permis un amincissement de 5,5 % du poids corporel. La glycémie s’est deux fois plus abaissée dans ce dernier groupe. Un succès qui s’explique sans doute par la modification de l’alimentation : les travailleurs ont consommé moins de graisses et plus de fibres.
Les travaux ont même démontré que ceux qui arrivent à perdre 2,5 % de leurs poids en un mois ont plus de chances d’atteindre 5 % d’ici la fin de l’intervention, et de maintenir ce succès sur 3 mois. « Ce premier mois est crucial, estime Carla Miller, principal auteur de cette étude. Et cette étude suggère qu’un accès régulier à un coach aide les gens à perdre du poids. »
Pour autant, cette approche ne fait pas de miracles. Le suivi à trois mois révèle que les participants retombent à leur niveau d’activité physique initial. Ce qui souligne l’importance d’un soutien dans la durée.