C’est un calvaire pour les parents, un handicap pour les enfants et une énigme pour les médecins. 3 % des enfants souffrent de scoliose – des filles, en majorité – et, dans la plupart des cas, l’origine est inconnue. Depuis des lustres, les professionnels de santé s’attachent à limiter les effets de ces déformations.
L’arsenal est large mais contraignant. « Le redressement passe souvent par l’apprentissage de nouvelles postures, des séances de kiné ou, pire, le port d’un corset. Mais « la mise au point de tests de dépistage et de mesures de prévention devrait aboutir à une nouvelle approche thérapeutique, plus ciblée, plus précoce et moins invasive », affirme Anne Jeanblanc, sur le site du magazine Le Point.
Réunis par la Fondation Yves Cotrel – Institut de France, les spécialistes ont fait récemment un point sur les travaux en cours. La piste génétique en fait partie. 10 % des formes familiales seraient liées à des mutations, du chromosome 5, notamment. L’équipe lyonnaise à l’origine de cette découverte travaille aujourd’hui sur les autres facteurs génétiques prédictifs pour les corréler aux différentes formes de scoliose familiale.
A Montréal, Valérie Murcil (CHU Sainte-Justine), elle, s'est penchée sur la relation entre les hormones produites par le tissu adipeux, comme les incrétines, et la scoliose de l’adolescent.
« Dans le même hôpital, précise l’article du Point, le Pr Florina Moldovan étudie l'intervention des œstrogènes pour expliquer la prédominance féminine de la maladie, sa progression pendant la puberté et l'impact des hormones féminisantes sur les os et la croissance du rachis. »
Enfin, la perception de notre corps dans l’espace et la symétrie droite-gauche font l’objet de recherches pour comprendre les déséquilibres dont souffrent les victimes de scoliose. Cette voie neurosensorielle conduirait à des anomalies des canaux de l’oreille interne.