A l’heure de se coucher, certains plongent avec délices sur l’oreiller. D’autres préfèrent limiter ce temps mort à leur strict minimum. Pourtant la récupération nocturne est une activité à prendre au sérieux. Les adeptes des nuits courtes ont tendance à avoir une alimentation moins équilibrée. Ils grignotent davantage en dehors des repas, d’après une étude parue dans l’American Journal of Health Promotion.
Pour parvenir à ces conclusions, les auteurs ont suivi les habitudes de 28 150 personnes âgées de 21 à 65 ans. En plus du temps passé à dormir, les volontaires ont fourni des renseignements sur leur comportement alimentaire. Les questionnaires sont entrés dans le détail, puisqu’ils évaluent la consommation d’eau et d’aliments en dehors des repas.
8 minutes de plus à grignoter
Et il est important de bien dormir, à en croire les réponses. Les petits dormeurs, c’est-à-dire ceux qui passaient moins de 7 heures au lit, mangeaient tous les jours en dehors des heures de repas. Et ils passaient 8,7 minutes de plus en moyenne à le faire que ceux qui passaient plus de temps dans les bras de Morphée.
Le sommeil affecte aussi le comportement vis-à-vis des boissons : dormir peu induit une hausse de la consommation de liquides, surtout sucrés. En semaine, les petits dormeurs y passent 28,6 minutes de plus et 31,28 minutes de plus le week-end. Des mauvaises habitudes peuvent induire une obésité.
Ces résultats abondent dans le sens d’une enquête menée par l’Institut national du sommeil et de la vigilance (INSV), réalisée à l’occasion de la Journée du sommeil. A partir de la cohorte NutriNet Santé, qui suit les habitudes de vie de milliers d’internautes français, elle avait démontré que dormir moins de 6 heures augmentait la prise de poids et l’obésité de 34 % chez les femmes et de 50 % chez les hommes. La privation de sommeil perturbe le système hormonal qui régule l’appétit, encourageant ainsi le grignotage, expliquait alors l’Institut.