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Objets connectés : les malades chroniques restent méfiants

Par Audrey Vaugrente

Les malades chroniques sollicitent Internet pour leur santé, mais ils font preuve de réserve lorsqu'il s'agit d'utiliser les applications et les objets connectés.

ZCHD/WENN.COM/SIPA

Balances connectées, auto-tensiomètres, lecteurs de glycémie… Les appareils connectés se multiplient en France. Du côté des applications santé, l’offre est également pléthorique. Il existerait plus de 100 000 entrées différentes sur les stores de Google et d’Apple réunis. Les deux entreprises se sont d’ailleurs dotées de leur propre outil de mesure (Apple Health et Google Fit). E-santé et m-santé : voilà donc un domaine en pleine expansion, particulièrement dans les maladies chroniques. Mais qu’en pensent les premiers concernés ? L’association de start-ups France eHealth Tech s’est penchée sur le sujet et a interrogé 1 010 malades chroniques.

Internet régulièrement sollicité

Le profil des personnes questionnées est assez varié : les maladies dont elles sont atteintes sont variées et toutes les classes d’âge sont représentées. Et dans l’ensemble, ces sondés sont plutôt enclins à s’informer sur le web : 79 % d’entre eux ont déjà consulté un site d’information en santé. La proportion est encore plus élevée chez les asthmatiques, les femmes et les 18-29 ans.

Pour ce qui est de la fréquence de cette prise d’information, en revanche, les réponses sont bien plus diverses. Une majorité relative avoue se rendre sur de tels sites moins d’une fois par mois (39 %). 2 sur 10 s’y rendent mensuellement et autant à un rythme hebdomadaire.

Les applis boudées

C’est là que s’arrête peu ou prou l’intérêt des malades chroniques pour les nouvelles technologies. Ils restent peu nombreux à solliciter les réseaux sociaux pour rechercher des informations en santé (28 %). Ceux qui le font se réfèrent d’abord aux réseaux sociaux, à ceux qui leur sont dédiés ou à ceux créés par des associations de patients.

Pour ce qui est des applications mobiles santé, la part de malades chroniques qui les utilise est encore plus infime (16 %). 9 % reconnaissent même ne pas savoir ce dont il s’agit. Parmi ceux qui préfèrent s’en passer, les motifs les plus récurrents sont le manque de confiance, l’absence d’appli convenable… ou le fait de ne pas y avoir pensé.

Un manque de confiance

Il semble donc logique que le taux d’adhésion aux objets connectés santé reste très faible. Seuls 7 % des sondés en possèdent un, et 15 % ne savent pas ce que c’est. Les détenteurs de ces produits sont surtout des cadres supérieurs ou des chefs d’entreprise, âgés de 30-44 ans en majorité.


Source : France eHealth Tech


Mais la confiance reste à gagner dans ce domaine : sur une échelle de 1 à 5, les outils de santé ne dépassent 3 ni dans la fiabilité médicale, ni dans la fiabilité technique, ni dans la protection des données.

Les malades chroniques attendent donc plusieurs évolutions sur le plan de l’e-sante et de la m-santé. Mais ils formulent aussi de grandes espérances pour ce secteur. Selon eux, son développement devrait favoriser une meilleure observance des patients, faciliter le quotidien des malades chroniques tout en renforçant leur autonomie et la relation entre le médecin et son patient.