Entre votre santé et l’environnement, il faudra choisir. Suivre les recommandations diététiques, qui plaident en faveur d’un menu équilibré et varié, est loin d’être bénéfique pour le climat. C'est ce que concluent des chercheurs américains dans Environment Systems and Decisions. Mieux vaut donc oublier les conseils d’Arnold Schwarzenegger, dispensés lors de la COP21 : « Devenez végétariens à temps partiel pour protéger la planète. »
Une équipe de l’université Carnegie Mellon (Pittsburgh, Pennsylvanie) a évalué l’impact des recommandations du ministère américain de l’Agriculture sur l’Environnement. Si tous les Américains les suivaient, ils consommeraient davantage de fruits, de légumes, de produits laitiers et de produits de la mer.
Afin d’analyser les conséquences de telles habitudes sur la planète, les chercheurs ont suivi plusieurs marqueurs : la consommation d’énergie, d’eau et les émissions de gaz à effet de serre. Pour cela, ils ont pris en compte les besoins de l’agriculture, du transport, de la transformation.
Maintenir un poids sain recommandé
« Manger de la laitue est trois fois pire en termes d’émissions de gaz à effet de serre que manger du bacon, conclut Paul Fischbeck, qui co-signe ces travaux. Beaucoup de légumes courants nécessitent bien plus de ressources par calorie produite qu’on ne le penserait. Les aubergines, le céleri et le concombre sont particulièrement mauvais par rapport au porc et au poulet. »
En effet, si les Américains se contentaient de maintenir un poids sain et de consommer moins de calories, la consommation en eau et en énergie, ainsi que les émissions de gaz à effet de serre chuteraient de 9 %. A l’inverse, consommer les aliments sains aurait un impact dévastateur sur le climat : la consommation d’énergie gonfle de 38 %, celle d’eau de 10 % et les émissions de gaz à effet de serre grimpent de 6 %.
« Il existe une relation complexe entre le régime et l’environnement. Ce qui nous est bénéfique sur le plan de la santé ne l’est pas forcément pour l’environnement, estime Michelle Tom, co-auteur de la publication. Il est important que les décideurs en soient conscients lorsqu’ils développent ou poursuivent le développement des recommandations alimentaires à venir. » Pour une fois, le choix semble cornélien.