Des chercheurs australiens vont développer un test salivaire pour dépister les insuffisances cardiaques. Ils espèrent que leur méthode rapide et facile à réaliser remplacera les tests sanguins inefficaces selon eux. Un projet qui suscite l’intérêt puisqu’ils ont d'ores et déjà reçu 75 000 dollars de la Heart Foundation Vanguard Grant.
« L’avantage de la salive est que vous n’avez pas besoin de former le personnel médical pour collecter les échantillons, relève le Pr Chamindie Punyadeera, responsable du projet et professeur à l’université technologique Queensland (Brisbane, Australie). Vous pouvez surveiller votre santé cardiaque chez vous grâce à une technologie non invasive. »
Améliorer le suivi
Dans un échantillon de salive, le test cherchera la présence d’une protéine spécifique appelée Galectin-3. Si ce biomarqueur protéique est détecté cela signifie qu’une insuffisance cardiaque s’est installée et que l’individu a besoin d’une surveillance médicale particulière.
« En utilisant un système d’e-santé, les patients pourraient même envoyer leurs résultats à leur médecin traitant par mail. Celui-ci pourrait alors leur conseiller d’augmenter les doses de médicaments ou de prendre rendez-vous chez un cardiologue », explique le le Pr Chamindie Punyadeera.
En France, un million de personnes souffrent d’insuffisance cardiaque. Chez ces malades, le cœur ne peut plus satisfaire les besoins en sang de l’organisme. Les causes sont multiples : obésité, diabète de type 2, hypertension artérielle, antécédents de crises cardiaque ou histoire familiale d’insuffisance cardiaque.
Pathologie invalidante
« C’est un tueur silencieux car au début elle est asymptomatique et les gens l’ignorent. Or, l’insuffisance cardiaque peut devenir mortelle », alerte le chercheur.
Au fur et à mesure que la maladie s’installe la qualité de vie des malades diminue considérablement. Ils ne peuvent pas marcher sur de longue distance, ont les jambes qui enflent et sont prédisposées aux ulcères veineux. Ils peuvent également être victimes de lésions aux reins.
Pour les chercheurs, il est très important d’identifier les malades avant qu’ils aient besoin d’être hospitalisés. Les essais testant l’efficacité de leur méthode devraient être lancés très prochainement.