Le métier de mannequin est désormais encadré par la loi Santé. Adoptée ce 17 décembre par le Parlement, le texte contient deux articles qui réglementent l’exercice du métier et l’utilisation des clichés. L’objectif : lutter contre la maigreur excessive, bien que ces termes soient absents du texte voté par les députés.
Les deux mesures incluses à la loi de modernisation du système de santé ont fait l’objet de vifs débats. La première oblige toute photographie retouchée à usage commercial à en faire mention de manière claire, sous peine d’une amende de 37 500 euros. La seconde soumet l’exercice du mannequinat à un certificat médical. Le médecin est alors chargé d’évaluer « l’état de santé du mannequin, (…) notamment au regard de son indice de masse corporelle ».
La modification est substantielle : la loi ne parle plus uniquement du poids des mannequins mais de leur santé globale. Cela permet de rechercher d’autres indicateurs, comme l'absence de menstruations, le comportement alimentaire ou la morphologie. Les personnes embauchant un mannequin ne disposant pas d’un certificat médical s’exposent à 6 mois d’emprisonnement et 75 000 euros d’amende. Les modalités d’application, elles, seront définies par la Haute Autorité de Santé et seront traduites dans un arrêté ministériel.
En revanche, l’article le plus controversé de ce volet, qui rendait illégaux les sites « pro-ana » (pro-anorexie) a été supprimé fin novembre. La présidente de la commission des Affaires sociales, Catherine Lemorton, a souligné que les auteurs de sites en question pourraient être fragilisés par une répression pénale.