Avoir un second avis d’expert sur un dossier médical : la démarche est tout ce qu’il y a de plus courant. Or un site, qui propose en ligne ce type de service, nommé deuxiemeavis.fr, s’attire de nombreuses critiques depuis sa récente création.
Avec cette plateforme, les patients peuvent obtenir l’avis en ligne d’un expert après qu’un diagnostic a été posé, pour la somme de 295 euros (non remboursée par la Sécurité sociale). Le site met ainsi en relation patients et médecins à travers la France. Le patient, qui entame cette démarche, a la possibilité de télécharger son dossier médical en ligne afin de le faire examiner par un professionnel de santé et d’obtenir ses conclusions sur celui-ci. Le site assure une réponse dans un délai de quatre à sept jours, sur 180 pathologies et indique par ailleurs le référencement de 84 médecins experts.
Indignation des médecins
Mais si le site a trouvé l’appui de grands noms de la médecine, le concept est loin de séduire tout le monde. Il s’attire même plutôt globalement la colère des professionnels de santé. D’aucuns dénoncent sur Twitter une « médecine à trois vitesses » ou s’indigent du tarif de 925 euros demandé. Les réactions ne se sont pas non plus fait attendre du côté des fédérations qui y voient une "ubérisation de la médecine".
Le président de la Fédération des médecins de France, Jean-Paul Hamon, juge qu’il s’agit d’« une démarche commerciale et dangereuse, qui n’honore pas les médecins qui se sont lancés dedans », rapporte Le Monde. La Confédération des syndicats des médecins de France (CSMF) se demande, quant à elle, « qui assurera le suivi et les interrogations complémentaires du patient, si ce n’est le médecin traitant court-circuité ? ».
Volonté d’aider les malades
De leur côté, les trois entrepreneuses fondatrices du site se défendent des critiques qui leur sont formulées. L’une d’entre elles, Pauline d’Orgeval, explique que leur volonté n’est que d’« aider les malades à trouver rapidement un second avis d’expert, ce qui devient difficile. Spécialement en milieu rural, à l’étranger ou si on a des difficultés de mobilité », rapporte Le Parisien.
La fréquentation du site dira si les patients seront séduits par le concept.