Depuis 2011, des images chocs ornent les paquets de cigarette des fumeurs français. Des illustrations parfois violentes, dont l’idée est de susciter la crainte des personnes pour les pousser à réduire leur consommation.
Une nouvelle étude, publiée par des chercheurs de l’université d’Ohio dans la revue Plos One, confirme l’intérêt de cette mesure, qui constitue l’une des recommandations de l’OMS, dans le cadre de sa convention pour la lutte anti-tabac. En France, avec la mise en place du paquet neutre en 2016, l’effet de ces visuels pourrait être accentué, donnant aux fumeurs des emballages de cigarettes encore plus repoussants.
L’efficacité des images choc fait toutefois encore débat, et aux Etats-Unis, le dispositif n’a pas été étendu. Cette nouvelle étude pourrait faire pencher la balance, en faveur de ceux qui demandent l’instauration de ces illustrations.
Trois groupes test
Les chercheurs ont recruté 244 participants, d’un âge médian de 33 ans. Ceux-ci fumaient entre 5 et 40 cigarettes par jour. Ils ont ensuite été divisés en trois groupes.
Les chercheurs leur ont fourni, pendant quatre semaines, des paquets contenant leur marque préférée de cigarettes. Le premier groupe les recevait dans un emballage contenant un simple message de prévention du type « Fumer tue ».
Le deuxième groupe avait droit aux mêmes paquets, mais présentant en plus d’une image choc. Le troisième groupe avait accès à l’image et aux textes, avec en plus des précisions sur les risques écrits sur le paquet.
Chaque semaine, les participants devaient remplir un questionnaire. Celui-ci s’intéressait à leur perception des risques associés à la cigarette, à leur ressenti face aux messages de prévention, et à leurs envies d’arrêter ou non.
Risques mieux compris
Les résultats sont significatifs, d’après les chercheurs. Les personnes qui s’étaient vues distribuer les paquets avec des images, et un texte détaillé ou non, étaient plus conscientes des dangers de la cigarette, que celles qui n’avaient pas eu d’images sur leurs paquets. Ils comprenaient mieux les effets sur leur santé.
Leurs sentiments par rapport au fait de fumer étaient aussi plus négatifs, les poussant à regarder avec plus d’attention les messages de prévention. Enfin, ils étaient aussi plus nombreux à déclarer vouloir arrêter de fumer.
Certes il ne s'agit pour le moment que d'une étude d’observation, limitée par le nombre peu élevé de participants. Cependant, les scientifiques estiment qu’elle apporte suffisamment de preuves pour que les autorités ne rejettent pas complètement la mesure, comme aux Etats Unis.