Les personnes qui ont une tension normale, mais qui présentent des risques de maladie cardiovasculaire, pourraient bénéficier de médicaments pour réduire cette pression sanguine. C'est du moins ce que conclut une étude publiée dans la revue scientifique The Lancet.
Elle s'appuie sur une métanalyse de 123 travaux réalisés sur près de 50 ans (de 1966 à 2015), incluant les données de plus 600 000 personne. L'ampleur de cette analyse confère à ses résultats une réelle légitimité auprès de la communauté scientifique.
Baisse de mortalité
Les chercheurs montrent que pour une réduction de 10 mmHg de la pression artérielle systolique (mesurée lors de la contraction du coeur), le risque de maladie coronarienne, d'AVC, et d'insuffisance cardiaque est réduit. Au total, cette baisse des risques entraîne une réduction totale de la mortalité de 13 %. En revanche, aucune réduction de risque n'a été mis en évidence en ce qui concerne l'insuffisance rénale.
Ces résultats confirment donc ce que l'on savait sur les bénéfices d'une réduction de pression artérielle sur la mortalité cardiovasculaire. Ils confortent les médecins dans leurs prescriptions de médicaments (des anti-hypertenseurs) aux personnes souffrant d'hypertension.
Pression artérielle normale
Mais cette étude va plus loin, en s'intéressant aussi aux personnes qui ont une tension artérielle systolique normale, en dessous de 140 mmHg. Eux aussi tirent des bénéfices de mesure visant à fare baisse la tension, d'après les multiples données analysées.
Les chercheurs expliquent que cette réduction de risques de maladies cardiovasculaire est plus légère, mais qu'elle existe.
D'après eux, réduire la pression artérielle apporte des bénéfices pour toutes les personnes ayant une histoire familiale de maladies cardiovasculaires ou présentant des facteurs de risque (tabagisme, obésité) même si leur pression est inférieure à 140 mmHg.
Ils ne vont pas jusqu'à recommander la prescription de médicaments pour toutes les personnes à risque, mais souhaitent que leur étude suscite la réflexion. L'idée : pousser les médecins à personnaliser les traitements en fonction des patients, plutôt que de suivre des recommandations arbitraires concernant la pression artérielle.