Les êtres humains n’ont pas de poche ventrale, mais ils peuvent s’inspirer du kangourou. Cette technique de contact « peau à peau », utilisée dans les services de néonatologie, a de beaux jours devant elle. D’après une méta-analyse parue dans la revue Pediatrics de l’Académie américaine de pédiatrie, elle comporte de nombreux bénéfices pour la santé de nouveau-nés prématurés, ou à petit poids de naissance.
La méthode kangourou est définie par quatre critères selon l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS). Le premier est le plus important : l’initiation précoce d’un contact peau à peau entre la poitrine nue de la mère et l’enfant, et son maintien continu et prolongé. Les autres critères encadrent une prise en charge plus générale : l’OMS demande l’allaitement exclusif du nourrisson, la sortie précoce de la mère de l’hôpital et son suivi rapproché à domicile. Mais pour 68 % des 124 travaux analysés, seul le peau à peau était pris en compte.
Moins de complications
Cela suffit visiblement à l’efficacité de la méthode kangourou. Elle est associée à une réduction de 36 % de la mortalité néonatale chez les bébés à petit poids de naissance. Le bénéfice en prévention des complications est encore plus marqué : la technique réduit de 47 % le risque de sepsis – infection du sang – et s’avère aussi bénéfique pour éviter les hypothermies et les hypoglycémies. En plus d’améliorer la santé du nouveau-né, elle a tendance à favoriser le recours à l’allaitement.
Les chercheurs ne peuvent pas définir pourquoi cette méthode de peau à peau est efficace. Ils supposent en revanche que le contact rapproché entre la mère et l’enfant aide à maintenir une température corporelle correcte. Reste maintenant à en généraliser l’usage, ce qui pose encore problème. « Malgré la preuve des nombreux avantages pour les nourrissons qui bénéficient de la méthode kangourou, son utilisation dans le monde reste faible et varie beaucoup en fonction de l’établissement et des professionnels de santé », déplorent les Dr Grace Chan et Ellen Boundy, auteurs de cette méta-analyse, interrogées par Reuters Health.