Un Français sur 10 consomme de l’alcool tous les jours. Presque autant connaissent des ivresses répétées. Le cocktail est particulièrement dangereux pour le foie, comme le révèle une étude parue dans la revue Biomolecules. Mélanger alcoolisation chronique et binge drinking augmente les lésions hépatiques liées à l’alcool, ce qui affecte le fonctionnement de l’organe.
Quatre groupes de souris ont été séparés au cours des travaux. Certaines ont été exposées quotidiennement à des doses d’alcool, d’autres ont connu une consommation massive ponctuelle, mais répétée. Un troisième groupe a été exposé aux deux modes de consommation. Le dernier a servi de contrôle. L’objectif était de distinguer l’impact des différentes consommations d'alcool sur le foie des animaux.
Lésions chroniques
Par rapport au groupe contrôle, l’exposition seule à l’alcool de manière chronique ou ponctuelle a un impact modéré. En revanche, le mélange des deux est terrible pour le foie. Les souris présentent davantage de nécroses, les marqueurs de maladie hépatique et de stress oxydatif liés à l’alcool augmentent aussi. « La quantité des dépôts graisseux dans leurs foies était encore plus choquante, souligne Shivendra Shukla, principal auteur de l’étude. Elle était environ 13 fois plus élevée que dans le groupe contrôle. » Et ces dégâts sont durables : les foies analysés montrent des signes de de lésions chroniques.
En fait, la combinaison de l’alcoolisation chronique et de l’alcoolisation ponctuelle importante (API) induit des changements métaboliques dans le foie, qui perd alors sa capacité à combattre le stress auquel il est confronté.
Selon les auteurs, le foie n’est pas le seul organe à être affecté par un tel comportement. « Boire de l’alcool en excès peut provoquer une réponse inflammatoire dans le foie et d’autres organes du corps, explique Shivendra Shukla. Si ces organes travaillent à un moindre niveau, tout un ensemble de processus physiologiques peuvent être affectés. » A l’aube du réveillon du nouvel an, mieux vaut donc rester prudent.