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Les associations de patients dépendantes des labos

Par Philippe Berrebi

Le grand déballage sur le secteur de la santé continue. Après les médecins et leurs dépassements d’honoraires, les laboratoires et leurs médicaments inutiles, c’est au tour des associations de patients de subir un « examen clinique ». Dans Le  Parisien, Marc Payet se demande si elles n’entretiennent pas de « rapports trop étroits avec l’industrie pharmaceutique ».
Une interrogation qui fait suite au travail menée par la Haute autorité de santé (HAS) sur ce sujet. Et le quotidien de publier un tableau indiquant que les subventions versées aux représentants des malades peuvent aller de 50 000 à 200 000 euros. Des dons dont les niveaux laissent parfois rêveur, concède le Pr Jean-Luc Harousseau, président de la HAS. « Les labos ont un rôle sociétal à jouer avec les associations, plaide Jean-Yves Lecoq, vice-président de GSK. Mais nous n’intervenons pas dans le contenu de leurs publications ». Pour d’autres, rappelle le journaliste, ce financement peut être un biais pour vouloir faire parler des pathologies.

Alors, prévention ou publicité déguisée, interroge Marc Payet. Sur ce point, les associations défendent leur indépendance mais admettent que la question du financement se pose. « Nous serions ravis que l’Etat nous aide davantage, ce qui éviterait la suspicion systématique », reconnaît Christine Rolland, directrice de l’association Asthme Allergies financée à 60% par l’industrie pharmaceutique.  Pour le président de la HAS, pas de doute, il faut qu’il y ait un rééquilibrage entre les financements publics et privés. 
Pour l'année 2011, les industriels de santé ont déclaré avoir versé 5,8 millions d'euros à 356 associations de patients en France.  Reste à savoir si l’Etat est disposé à se substituer à cette manne privée ou si ce nouveau diagnostic porté sur l’un des rouages de la chaîne de soins restera sans ordonnance !