C'est ce qui s'appelle avoir du culot. Une femme qui officiait depuis 2012 à Paris, dans la pharmacie de l'Orillon (10e), a été condamnée pour escroquerie à l'Assurance Maladie, relate le journal Le Parisien. Par ailleurs, elle n'avait aucun diplôme de pharmacie l'autorisant à exercer, a révélé une enquête conjointe.
Fausses ordonnances
Pour extorquer les fonds publics, la femme falsifiait les ordonnances des patients, en ajoutant à la main un médicament onéreux à la liste des traitements prescrits. Elle réalisait également de fausses ordonnances dérobées à une dizaine de généralistes et spécialistes.
"Elle se servait de l'entête d'ordonnances authentiques pour fabriquer des faux, prescrivant elle-même des traitements lourds allant jusqu'à 5300 euros", indique une source proche du dossier, citée par le journal. Le préjudice pour la Sécurité sociale s'élève à 1,4 million d'euros.
C'est la Caisse primaire d'assurance maladie (CPAM) de Paris qui, la première a sonné l'alarme, remarquant une activité anormale dans cette pharmacie. La pharmacienne, qui nie ces accusations malgré une accumulation de preuves fortes, a été condamnée le 10 décembre à une peine de trois ans de prison, dont la moitié avec sursis, "assortie d'un mandat de dépôt transformé en mandat d'arrêt, compte tenu de l'absence de la prévenue au délibéré", précise le quotidien parisien.
Faux diplôme
Quant au faux diplôme, le pot aux roses a été découvert par l'Agence Régionale de Santé (ARS), qui a enquêté sur cette pharmacienne. L'Université Paris V René Descartes, censée lui avoir délivré son doctorat, n'a jamais entendu parler d'elle. Mise en examen pour usurpation de titre, faux et usage de faux, elle encourt jusqu'à trois ans de prison et de 45 000 euros d'amende.