Le tatouage laisse rarement indifférent. Considéré comme un rite de passage dans certaines civilisations à cause de la douleur endurée lors de la réalisation du motif, il est désormais souvent réalisé pour des raisons esthétiques. Une mauvaise réputation colle cependant à la peau des fans de tatouage et les préjugés sur la tribu des amateurs d'ornements corporels sont légion.
Dans notre pays, la mode se traduit par deux situations que rencontrent de plus en plus les dermatologues. D’un côté, il y a ceux qui veulent effacer une erreur de jeunesse handicapant une nouvelle vie professionnelle ou amoureuse. De l’autre, les parents qui viennent demander conseil car si le tatouage est théoriquement interdit avant 18 ans sans l’accord parental, les récriminations des adolescents sont insistantes. Il faut d’abord dédramatiser.
Depuis 2008, la France dispose d'une réglementation sanitaire qui fixe les conditions d'hygiène et de salubrité relatives aux pratiques du tatouage avec effraction cutanée et du perçage.
Un tatouage bien fait, par des professionnels reconnus, n’est absolument pas catastrophique, s’il respecte une certaine discrétion tant par l’endroit que par le motif. En revanche, il faut mettre en garde contre le risque de transmission du virus du Sida ou de l’hépatite lors du percement de la peau par l’intermédiaire de petites particules de sang invisibles qui demeurent sur des instruments à la propreté douteuse et mal stérilisés. Ces particules peuvent d’ailleurs rester dans l’encrier ; c’est pourquoi un tatoueur professionnel verse l’encre dans des contenants neufs et jetables. Il porte des gants de caoutchouc, utilise des aiguilles neuves et stérilisées, et ne commencera jamais son travail sans avoir parfaitement désinfecté la peau. Il faut savoir que se faire tatouer fait bien évidemment un peu mal – les femmes sont, d’après les tatoueurs, moins douillettes que les hommes –. Certaines zones sont moins sensibles. C’est le cas du haut du dos et du bras, hauts lieux de cet art. Bref, pour 100 euros environ l’heure d’artiste, vous pouvez accéder à ce plaisir sans trop de risque. Se faire tatouer est une décision pour la vie. Ce qui doit laisser prudent sur le texte du message. Ensuite, comme des doubles rideaux, les couleurs ont tendance à passer au soleil. Enfin, si vous ne supportez plus votre tatouage, sachez qu’il n’y a que deux solutions imparfaites. Soit demander au tatoueur d’en refaire un autre sur le premier, soit utiliser les derniers lasers, coûteux, qui permettent de faire disparaître les tatouages effectués avec une seule couleur.
Les tatouages à plusieurs couleurs sont plus difficiles à enlever. Leur détatouage requiert la chirurgie qui laissera malheureusement une cicatrice visible. Alors, pour ceux qui hésitent, reste le tatouage marocain au henné qui, lui, si quelques précautions sont prises, a l’avantage d’être éphémère… souvent comme l’envie.